Samuel Beckett est né en 1906 à Dublin dans une famille bourgeoise calviniste. Son éducation religieuse transparaît dans nombre de ses textes, dont Fin de partie, pièce jouée pour la première fois en 1957. Elle présente quatre personnages – Hamm, Clov, Nell et Nagg – enfermés dans un refuge et qui semblent être les derniers Hommes. Son érudition en matière de textes saints est visible au travers de nombreuses références à l'Ancien et au Nouveau Testament qui émaillent le texte. Celles-ci participent aux nombreux effets d'écho contenus dans la pièce, notamment en étant en lien avec le passage étudié. Cet extrait, appelé « Prière qui se termine par la malédiction de Nagg » par Beckett dans le découpage qu'il propose de la pièce, se situe juste après l'histoire du mendiant narrée par Hamm. Cette anecdote a un caractère religieux puisqu'elle se déroule la veille de Noël et qu'elle traite le thème de la charité. Le passage, mettant également en scène Clov et Nagg, s'ouvre sur une injonction de Hamm qui veut prier, or cela ne va pas être possible. Comment la dimension religieuse est désacralisée pour montrer la vacuité de l'existence des personnages ? Bien qu'il soit dense, ce passage présente trois mouvements : un premier ordre et une digression (« prions Dieu »), un deuxième ordre avec le début de la prière (« prions Dieu ») et enfin la déception des personnages (« je t'en fous »).
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[...] La réplique finale du passage laisse supposer qu'il est vain d'espérer. La religion n'est pas une solution pour donner du sens à l'existence. Les personnages, en proie à la déréliction, sont impuissants. Il y a donc un fort sentiment de pessimisme tangible dans le passage. L'espoir est tourné en dérision. La teneur comique réside dans la distanciation de ton. Beckett a dit de Hamm que Chacun de ses gestes est l'un des derniers coups inutiles qui retardent la fin La prière est visiblement un de ces gestes. [...]
[...] Samuel Beckett, Fin de partie Introduction Samuel Beckett est né en 1906 à Dublin dans une famille bourgeoise calviniste. Son éducation religieuse transparaît dans nombre de ses textes, dont Fin de partie, pièce jouée pour la première fois en 1957. Elle présente quatre personnages Hamm, Clov, Nell et Nagg enfermés dans un refuge et qui semblent être les derniers Hommes. Son érudition en matière de textes saints est visible au travers de nombreuses références à l'Ancien et au Nouveau Testament qui émaillent le texte. [...]
[...] Le texte est cette fois à la limite du blasphème en montrant le désintérêt total des personnages face à Dieu. L'ordre ne prend pas immédiatement effet et la réplique de Nagg n'y répond pas. * L'exclamation de Hamm a une certaine teneur humoristique. Il définit un ordre de priorité qui est si évident normalement qu'il en devient absurde. Il y a un décalage très important entre la comparaison qui est induite entre Dieu et la dragée. De même, la question Vous y êtes ne paraît pas appropriée puisqu'il est difficile de se décider à être prêt spirituellement. [...]
[...] Il s'agit d'un grave blasphème. Lui qui a voulu prier se rend compte qu'il n'y a pas de Dieu. C'est un échec de sa tentative d'exister grâce à un rituel ou grâce à une croyance. S'il n'y a pas de Dieu, y a t'il vraiment des Hommes ? Si les personnages, qui dénoncent tout au long de la pièce, le fait d'être condamnés à vivre, ne peuvent plus croire en une transcendance donc en une vie meilleure après la mort, leur existence devient encore plus tragique. [...]
[...] Cette violence pourrait être due à la déception. Il y a une récurrence d'un personnage à l'autre d'interrogations de la même nature quant au résultat. Les personnages sont donc déçus parce que leur prière n'est pas exaucée. Il y a un effet comique dans le fait d'attendre une réponse immédiate de la part de Dieu. Cela montre que les personnages n'ont pas saisi le but de la prière. * Il y avait une cohérence dans le refus de prier et, à présent, il y a une cohérence dans les réponses des personnages. [...]
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