Le Sagouin, François Mauriac, éducation catholique, entre-deux-guerres, société française, noblesse, bourgeoisie, Paule Meulière, Robert Bordas, classes sociales, enfance malheureuse, Georges de Cernès, fiche de lecture
Cet ouvrage rédigé en 1951 par l'auteur bordelais François Mauriac raconte l'histoire de "Guillaume, appelé par sa mère "le sagouin" tellement elle le trouve laid et mal soigné, est le fils de Galéas de Cernès et de Paule Meulière. Paule a tenu à épouser un noble, elle qui vient "seulement" de la bonne bourgeoisie bordelaise." (p. 9). L'oeuvre de François Mauriac puise largement ses ressources dans le vécu de l'auteur. Cela se voit à travers les décors girondin et landais. L'influence que son éducation catholique a pu avoir sur cette oeuvre est également indéniable.
[...] Nous voyons par exemple ce jugement (p. 81) : « Je la crois un peu folle En tout cas, c'est une exaltée ») dit Robert tandis que Léone réplique : « Une folle qui sait ce qu'elle veut ( ) Tiens-toi à carreau. » (p. 81) Cependant, une femme semble répondre aux critères que l'on attribue à la féminité. Il s'agit de Fräulein, la cuisinière autrichienne de la famille, qui éprouve de l'empathie envers l'enfant sacrifié par tous. « Fräulein lui dispensait l'atmosphère de sécurité nécessaire, dont sa mère s'acharnait à le débusquer, comme un furet attaque un lapin au plus profond de son terrier » (p. [...]
[...] De plus, il est également sacrifié par l'instituteur qui refuse de lui apporter de l'aide et qui ose même le qualifier « d'arriéré ». (p. 69) Le destin de l'enfant semble être étroitement lié à celui de son père, tandis que Paule ne cesse de les comparer : « Regardez-les donc tous les deux. L'un n'est-il pas la réplique de l'autre ? Voyons C'est hallucinant » (p. 135). B. Des femmes certes castratrices, mais surtout blessées Si nous nous intéressons à Paule, il semble que c'est une orpheline. [...]
[...] Mais, le lecteur comprend rapidement que celle qui est décrite comme l'incarnation vivante du mal exprime seulement sa colère et sa tristesse. La fin de l'œuvre, durant laquelle le fils rejeté et le père bafoué se suicident semble être la continuité de ces deux destins brisés. « Voici qu'ils sont près d'atteindre les humides bords du royaume où la mère, où l'épouse ne les harcèlera plus. Ils vont être délivrés de la Gorgone, ils vont dormir. » (p. 143), nous dit le narrateur. [...]
[...] De cette union naquit Guillaume, un enfant mal-aimé par sa mère. Mauriac décrit donc une société dans laquelle le rang social est plus important que l'amour. Paule vit dans la frustration, et reporte toute sa haine sur son fils, qui lui rappelle l'échec de sa vie. « Elle reporte alors sur le fils la haine qu'elle éprouvait pour le père ( ) il suffisait à Paule qu'elle lui rappelât une bouche détestée ». (p. Quant à la mère de Galéas qui semble éprouver les mêmes difficultés que son fils ; entend perpétuer le prestige de ses ancêtres dominant le village, n'accepte pas l'union de Paule et de Galéas, qu'elle voit comme un mélange de classes. [...]
[...] Elle a vécu le deuil, son « fils cadet, Georges de Cernès, disparu “en Champagne » (p. 16). Elle éprouve divers regrets, mais a du mal à accepter la dure réalité. Le narrateur se permet même de dire la vieille qu'elle n'a pas été « la plus heureuse des mères » (p. 51). Conclusion Le Sagouin met en scène des personnages divers appartenant à toutes catégories sociales. Cependant, tous semblent enfermés à la fois dans leur milieu social, mais également dans des vies qui ne leur conviennent pas. [...]
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