Contexte
Bonjour tristesse est le premier livre de Françoise Quoirez dite Sagan. Née en 1935, elle était âgée de 19 ans quand son oeuvre parut chez Julliard. Ce livre connut immédiatement un vif succès (sulfureux) et ouvrit à son auteur les portes de la carrière littéraire. Court mais soutenu par un souffle mordant, vif et puissant, ce premier roman fait déjà la preuve des grandes qualités littéraires de son auteur.
Résumé
(I) L'histoire se déroule dans le milieu huppé et désinvolte de la classe aisée bourgeoise dans la fin des années cinquante. Cécile, l'héroïne âgée de dix-sept ans, passe des vacances au bord de la mer Méditerranée en compagnie de son père et de l'amante de celui-ci : Elsa. Orpheline de mère, Cécile est très proche de son père qu'elle suit dans les réceptions, les casinos, etc. Vêtue par lui en "femme fatale", c'est une adolescente peu en chair qui semble aimante ("C'était un homme léger, habile en affaires, toujours curieux et vite lassé, et qui plaisait aux femmes. Je n'eus aucun mal à l'aimer, et tendrement, car il était bon, généreux, gai, et plein d'affection pour moi. Je n'imagine pas de meilleur ami ni de plus distrayant." {Première partie, chapitre I, p.14}). Sa relation avec son père se fonde sur une complicité de camarades. Séducteur invétéré ("[...] je n'avais pas pu ne pas comprendre qu'il vécut avec une femme. J'avais moins vite admis qu'il en changeât tous les six mois !" {Première partie, chapitre 1 p.14}), son père ne dissimule rien à la jeune fille de ses conquêtes donjuanesques qu'elle tolère en raison de leur absence de sérieux et de leur brièveté.
Mais tout change à l'arrivée d'Anne, une femme posée, séduisante, intelligente, fine et racée qui va prendre la place d'Elsa et mettre en péril la relation complice de Cécile avec son père. Au cours d'une soirée où ils sont allés tous ensemble au casino, la père de Cécile décide d'abandonner Elsa pour Anne. Le lendemain, après une nuit d'amour ils annoncent à la jeune fille qu'ils comptent se marier à la rentrée suivante. Estomaquée, Cécile professe en bafouillant des paroles de réjouissance qu'elle ne pense pas sincèrement (...)
[...] Le lendemain, après une nuit d'amour ils annoncent à la jeune fille qu'ils comptent se marier à la rentrée suivante. Estomaquée, Cécile professe en bafouillant des paroles de réjouissance qu'elle ne pense pas sincèrement Votre père et moi aimerions nous marier, dit-elle. Je la regardais fixement puis mon père. Une minute, j'attendis de lui un signe, un clin d'œil, qui m'eut à la fois indignée et rassurée. Il regardait ses mains. Je me disais : "ce n'est pas possible", mais je savais déjà que c'était vrai." {Première partie, chapitre VI, p.65}). [...]
[...] Malgré moi, par nonchalance et curiosité. Je préfèrerais par moments l'avoir fait volontairement avec haine et violence . Que je puisse au moins me mettre en accusation, moi, et non pas la paresse, le soleil et les baisers de Cyril. Je quittai les conspirateurs au bout d'une heure, assez ennuyée. Il me restait pour me rassurer nombre d'arguments : mon plan pouvait être mauvais, mon père pouvait fort bien pousser sa passion pour Anne jusqu'à la fidélité. De plus, ni Cyril ni Elsa ne pouvaient rien faire sans moi. [...]
[...] Quelque chose monte alors en moi que j'accueille par son nom, les yeux fermés : Bonjour Tristesse." La narratrice a fait son deuil et vit de nouveau normalement. L'adverbe "Seulement" marque néanmoins une rupture, la dernière. La narratrice par le moyen de ce passage fait contrepoint à la scène de l'annonce de la mort d'Anne reste de cette nuit, je me souviens comme d'un cauchemar. [ . ] mon père ne revenait pas." {Deuxième partie, chapitre XI, p.181}). L'aube remplace la nuit et, se réveillant dans son lit, Cécile voit le cauchemar se dissoudre avec le retour du jour. [...]
[...] Ce cadeau que nous serions vite assez faibles pour accepter." {Deuxième partie, chapitre XI, pp. 181- 182}). Enfin, après un bref "deuil", la vie reprend ses droits vie recommença comme avant, comme il était prévu qu'elle recommencerait. Quand nous nous retrouvons, mon père et moi, nous rions ensemble, nous parlons de nos conquêtes. {Deuxième partie, chapitre XII, p.187}). Cependant que l'héroïne "accueille", en fin de compte, la "Tristesse". Structure du roman Ce roman est donc construit en deux parties. Le point de vue est celui de la narratrice, Cécile. [...]
[...] Nous pûmes bientôt parler d'Anne sur un ton normal, comme d'un être cher avec qui nous aurions été heureux, mais que Dieu avait rappelé à Lui. J'écris Dieu au lieu de hasard ; mais nous ne croyions pas en Dieu. Déjà heureux en cette circonstance de croire au hasard." {Deuxième partie, chapitre, p.186-187}). Le père de Cécile finit donc par se prendre dans les rets tendus et rejoint Elsa. Anne les découvre et part en voiture après que Cécile ait pu voir son visage baigné de larmes. Elle a un "accident" et décède. [...]
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