En 1838, Victor Hugo écrit Ruy Blas, une œuvre qui peut être considérée comme l'aboutissement des recherches qu'il menait depuis des dizaines d'années afin de créer un nouveau genre littéraire : le drame romantique.
[...] Nous allons donc étudier, dans un dernier temps, la fatalité romantique et la fatalité sociale qui pèsent sur lui, pour ainsi montrer que la seule solution est la mort. Ruy Blas, né sous le signe du malheur, est orphelin. Il se sent le jouet d'une force irrésistible il est attiré par le gouffre où (son) destin (l') entraîne Quand don césar lui propose de l'argent pour qu'il cesse d'être laquais, il refuse par obéissance à une nécessité inexplicable : Non, mon sort est ici. Je dois y demeurait Il craint de porter malheur à tous ceux qui l'entourent : fuis-moi lance-t-il à don César. [...]
[...] Ruy Blas est donc un être paradoxal, car il est à la fois exceptionnel et a des faiblesses. Il est énergique et impuissant ; il est doté d'une identité complexe dont la vérité se dérobe sans cesse. Il est en marge de la société, car il est supérieur et doit lutter contre un destin qui le promet au malheur, mais dans l'épreuve, il montre son génie. Cependant, il est sauvé par l'amour, car il se condamne lui-même à la mort, mais l'aveu d'amour s'adresse au laquais. [...]
[...] Ruy Blas est né dans le peuple mais il possède pourtant pour réussir, de grandes qualités. Il est intelligent, instruit, ambitieux. De plus, il allie l'orgueil, le gout de la liberté et de l'idéal à des dons de poète, et même au génie Il est l'image du peuple. Car, en effet, l'originalité de Ruy Blas tient à ce que Hugo en a fait le représentant du peuple, ce quelque chose de grand, de sombre et d'inconnu Le peuple qu'incarne Ruy Blas, s'il n'a pas le présent a du moins l'avenir : il représente une étape vers le personnage en qui il s'épanouira. [...]
[...] En effet, l'auteur apporte un regard politique sur le gouvernement de Louis-Philippe et dénonce les rois faibles et les reines mal-aimées ainsi que les crises financières graves. Le peuple est fortement présent dans son œuvre, car le héros Ruy Blas en est issu. Sa mort prouve l'impuissance de ce peuple. Ce n'est ni Ruy Blas, ni le peuple, qui dirigent les événements, mais plutôt don Salluste par des intrigues souterraines. Les forces qui orientent l'histoire des hommes sont donc, par conséquent, des forces obscures et donc inquiétantes. [...]
[...] Par son sacrifice, Ruy Blas a atteint la grandeur de la reine et celle du héros. Le pardon le réhabilite ainsi que le peuple. La mort du héros est une mort romantique. Réconcilié avec lui-même, vengé, enfin aimé pour ce qu'il est, il meurt heureux et, par son geste prouve sa bonne foi et retrouve l'admiration méritée de la reine : alors, il devient grand A l'inverse, Don Salluste, qui crie lâchement grâce et craint une mort qu'il n'a pas choisie, s'abaisse : la fatalité l'a vaincu. [...]
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