Seul le tip-tap un peu irrégulier de ses pas résonnait dans la salle silencieuse de la bibliothèque de l'Abbaye Saint Wandrille de Fontenelle.
Vigoureux et athlétique, malgré la soixantaine grisonnante, il était vêtu d'un tee-shirt blanc Lacoste et d'un pantalon de toile sur Sebago foncées. Son visage crispé laissait cependant deviner une profonde émotion. Ce qui devait être la salle de lecture, s'offrait à ses yeux dans la magnitude de son espace.
Les voûtes, aux voussures aussi hautes que dans une cathédrale, soutenues par de robustes pilastres, cernaient un espace inondé de lumière.
Trois énormes verrières s'ouvraient sur chacun des côtés principaux, tandis que quatre plus petites verrières perçaient le haut du mur adossé au Pavillon de la Grâce.
- La bibliothèque plonge ses racines dans la profondeur de la providence et des temps, dit le père Abbé qui accompagnait l'homme. Et comme tout arbre qui possède de profondes racines, il sait donner à la branche brisée les rameaux de sa renaissance.
- Compliments, mon père, poursuivit l'homme. Quelle merveille cette restauration !
- Oui, certes, pour ce chantier, il nous a fallu presque dix bonnes années ! Alors que pour vous, mon fils, une seconde à suffit !
- Mon père, je vous l'ai cent fois répété ! Je pilotais un Halifax, et en revenant de notre mission sur Sotteville, je ne m'attendais pas à ce qu'un Messerschmitt nous atteigne à plusieurs endroits ! (...)
[...] Dans un instant d'abandon, je les vis s'enlacer, attirés comme par une force aimantée, en un mouvement qui les poussait à s'unir. - Et toi princesse, ma mie, par quelle audace m'as-tu rejoins jusqu'ici ? 29 - Si je te réponds : rien que pour toi, qu'en penseras-tu ? . Que se passera-t-il ? La Princesse Isabelle dégageait d'elle une attirance irrésistible, car mon Maître avait l'air de se trouver désormais sous son charme. Isabelle se renversa en arrière, se plaçant ainsi à ma vue, à mi chemin entre son profil et celui de son visage en entier. [...]
[...] s'écrièrent ensemble les deux garçons. Votre confiance en lui n'a eu d'égale que sa cupidité, mon oncle ! Alors que vous lui apportiez toutes les formules pour arriver à obtenir ce précieux médium que tous les peintres d'Europe chérissent d'obtenir, lui Van Eyck, a tout de suite vu l'avantage qu'il aurait à s'approprier votre découverte et l'utiliser à ses propres fins ! - Et il lui fallait un bon prétexte pour vous écarter poursuivit Denis. - En vérité, je me suis laissé dire que ce n'est pas Van Eyck qui vous a trahi, dit Jean. [...]
[...] On dit que les Anglais sont dans la région et ont détruit quelques maisons sur leur passage. - Si fait, mon bon ami, mais je leur rends grâce de m'avoir épargné ! - Je suis tellement heureux de nos retrouvailles mon cher Jan. Il fallait que nous reprenions nos travaux interrompus par votre départ précipité aux Pays Bas. Depuis, j'ai beaucoup avancé sur la fabrication d'un pigment. Je crois que mes recherches ont été enfin récompensées et je serais heureux d'en partager la connaissance avec vous. [...]
[...] Parce que je veux lever le voile sur tout ce qu'il contient, Etienne ! Et puis, si tu ne l'as pas encore compris, c'est qu'il a pour moi 191 beaucoup plus de valeur que tes billets ! Bien plus encore que tu peux l'imaginer ! Je me mis alors à lui expliquer en détail mes investigations et tout ce que j'avais patiemment découvert et accumulé de détails et d'informations au sujet des gravures et des origines du coffret. Je lui révélai aussi l'existence du peintre Hude de Boulogne, mes fortes présomptions sur l'existence d'un secret que ce peintre avait enfermé probablement dans ce coffret. [...]
[...] - Raison pourquoi il est bon, qu'en des lieux et des circonstances comme celles-ci, nous gardions nos formules précieusement à l'ombre du secret. A partir de maintenant mes neveux, Jan et moi nous vous dirons comment procéder pour obtenir les couleurs authentiques. Et en particulier, celle du rouge si profond et si admirable, que tant d'artistes ont vainement recherché et jamais obtenu jusqu'ici. -Appelons-le «rouge de Boulogne» s'exclamèrent à l'unisson les deux jouvenceaux. - Oui, reprit Van Eyck. Et chacun à votre tour, vous porterez sur le parchemin, sa formule, ses ingrédients, les procédés de l'ocre à brûler dans la cendre. [...]
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