Au XVIe siècle, la vision que l'Homme a de la mort s'est fondamentalement transformée. En effet, au Moyen-âge, la mort est intégrée à la vie. Au XVIe siècle, au contraire, elle apparaît de plus en plus comme un arrachement, une rupture, un drame personnel. Le Derniers vers de Ronsard en témoignent, et sont liés à la vie du poète. En effet, dans ce recueil, il y évoque les souffrances endurées au cours de son ultime maladie. En effet, à partir de 1574, à la mort de Charles IX, il tombe dans une sorte de semi disgrâce. Malade, il parle, dans ses derniers poèmes publiés à titre posthume, de sa déchéance et de sa souffrance physique.
« Je n'ai plus que les os… »est un de ces poème écrit à la fin de sa vie. On y retrouve une certaine sensation de douleur. Ronsard nous livre en effet une part de son intimité et de son expérience personnelle. Pourtant, ce poème revêt une dimension universelle. Nous pouvons également dire que la façon dont l'auteur aborde le thème de la mort fait de ces vers un poème baroque.
Nous verrons ainsi dans un premier temps de quelle façon ces vers reflètent l'expérience personnelle de l'auteur. Enfin, nous analyserons l'évocation baroque de la mort.
[...] Cette allégorie permet d'une part de rendre la mort, qui est une donnée abstraite, concrète. D'autre part, cette allégorie permet une certaine mise à distance de la mort. On retrouve également une représentation imagée de la mort à travers l'allusion directe à la mythologie. Cette référence à l'Antiquité est une chose normale pour un poète de la Pléiade. Description très réaliste et macabre Ronsard nous décrit la mort d'une façon à la fois réaliste et macabre. Propre au baroque, l'auteur utilise la dramatisation réaliste. [...]
[...] Sentiments L'auteur semble dans ce poème ouvrir son cœur au lecteur. Il dévoile en effet ses sentiments intimes. Caractéristique de la littérature baroque, Ronsard semble prendre conscience de l'instabilité du monde et de l'homme. Ainsi, dans ce poème, l'écrivain nous fait part de son sentiment de la fragilité de la vie menacée par la mort. On retrouve de nombreuses exclamations : Adieu, plaisant soleil Adieu, chers compagnons ! Adieu, mes chers amis ! (v13). Ces exclamations sont témoins du chamboulement du poète. [...]
[...] Il cherche à la mettre à distance par différents procédés qui évoquent le baroque. Pourtant, suivant un souci de réalisme anatomique, il décrit de manière brutale tout ce que la mort lui enlève. Mourir, c'est également ne plus voir, mais aussi être vu de ses amis et compagnons. L'intérêt de ce poème est de nous présenter l'idée de la mort pour un homme de la Renaissance : un arrachement brutal, une épreuve douloureuse vécue de manière subjective. [...]
[...] Ronsard, Derniers vers, Je n'ai plus que les os Au XVIe siècle, la vision que l'Homme a de la mort s'est fondamentalement transformée. En effet, au Moyen-âge, la mort est intégrée à la vie. Au XVIe siècle, au contraire, elle apparaît de plus en plus comme un arrachement, une rupture, un drame personnel. Le Derniers vers de Ronsard en témoignent, et sont liés à la vie du poète. En effet, dans ce recueil, il y évoque les souffrances endurées au cours de son ultime maladie. [...]
[...] Ronsard insiste sur l'horreur de sa condition physique. Typique du baroque, l'auteur surcharge afin d'intensifier son état. Théâtralisation Comme nous l'avons vu plus haut, Ronsard s'est mis en scène lui-même. Il apparaît fragile et mourrant. Sa propre mort est jouée. Le présent utilisé dans les vers 8 à 10 a la valeur du futur proche. Ainsi, Ronsard se met à imaginer la scène des derniers instants de sa vie. Il évoque ainsi ses amis. La présence des amis dans la chambre du mourant, renvoie à un rite de la mort de l'époque. [...]
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