Une fois de plus, Ronsard (1524-1585) nous livre un sonnet imprégné des influences de son siècle, fondé sur l'habituelle comparaison de la femme à la rose, soulignant le caractère inéluctable du temps. L'originalité de ce poème réside dans l'idée qui en ressort, celle du fait que tout meurt avec nous. Comment Ronsard tente-il de persuader Marie de l'aimer à travers ce sonnet?
[...] Ainsi, cet envoi revêt diverses fonctions, il permet à l'auteur à la fois de montrer son amour pour Marie, et d'insérer une morale au poème. Et pour séduire sa maîtresse, il veut lui faire se rendre compte de la brièveté de la vie. C'est ce que nous étudierons dans cette seconde partie. Ronsard apporte une idée nouvelle, celle que tout meurt avec nous. Il tente de rendre compte de la brièveté de la vie, pour mieux encourager Marie à l'aimer maintenant. Ainsi, l'anticipation de la mort occupe presque entièrement le poème. Dès le deuxième vers, l'idée d'une mort proche est palpable, bien que latente. [...]
[...] Comment Ronsard tente-t-il de persuader Marie de l'aimer à travers ce sonnet? C'est la question à laquelle nous essaierons de répondre, tout d'abord en s'attachant à l'envoi du bouquet, puis en développant sa thèse du caractère inéluctable du temps. C'est en guise d'accompagnement du bouquet de roses que l'auteur adresse ce poème à Marie. Ce présent met en évidence l'attention qu'il porte à sa dame., et lui permet aussi de se placer en tant que moralisateur. Le sonnet est composé tout d'abord d'un premier quatrain traitant de l'envoi d'un bouquet de roses. [...]
[...] Le temps Nous Ici il n'est plus question seulement du poète et de sa dame, mais de l'humanité tout entière. des amours : toutes les relations se consument sur le fil du temps, les sentiments disparaissent après la mort. Ronsard utilise le pronom indéfini des pour souligner le caractère universel de ce qu'il avance. Au vers le présent devient à la fois un présent de vécu et un présent de vérité générale. Les mots " Las " le " allons " donnent l'impression d'un écoulement irréversible. [...]
[...] Cet ordre particulier des mots met l'accent sur la chute, la mort des fleurs. Notons enfin les sons et qui font entendre une sorte de chuchotement. Nous observons également que les deux participes passés " fleuries " et " flétries " (vers 6 et riment ensemble comme pour souligner la proximité qu'il y a de l'épanouissement à la mort. Au vers 7 le verbe " cherront " reprend " chute " (vers martelant l'idée de la mort. L'imminence du déclin et son caractère inéluctable ressortent au vers 8 avec l'adjectif toutes et les adverbes tout et soudain Ronsard veut rappeler à la femme qu'il aime la fuite du temps, le passage de l'épanouissement à la mort certaine " périront " (toujours au vers 8). [...]
[...] L'adverbe " tôt " (vers fait écho à " tout soudain " (vers 11) et souligne l'urgence de la situation. Notons également que l'anticipation de la mort est soulignée par le jeu des temps. En effet, Ronsard utilise le futur dans le second quatrain pour prédire ce qu'il adviendra des beautés de sa dame, et de la mort proche. Soulignons que la mort ressort en filigrane tout au long du sonnet : chutes à terre " cherront " périront sous la lame (v.11). [...]
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