Le roman, Nathalie Piégay-Gros, 2005, genre romanesque, dévalorisation du romanesque, Flaubert, Max Ernest, poétisme, Albert Thibaudet, roman d'analyse, Robinson Crusoé, indétermination des genres, Bakhtine, Aron Kibédi Varga, anti roman
Le roman est un genre qui n'a pas besoin de sujet, qui peut se développer à partir du dérisoire, de l'insignifiant, du quotidien, bref de rien : "ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, (…) un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait invisible si cela se peut" (Lettre de Flaubert à Louise Colet du 16 janvier 1852). La somme des sous-catégories et des définitions du roman ne permet pas de rendre compte du roman.
Maurice Merleau-Ponty dans "Signes sur Balzac" écrit que le propre du roman est justement d'établir en une relation d'homonymie le roman comme "compte rendu d'événements, énoncé d'idées", et le roman comme "opération de style". Par ailleurs, Balzac servit de référence littéraire constante à Marx sur la lutte des classes et le pouvoir de l'argent alors qu'il défendait des idées monarchistes. Ce qui importe dans le roman est sa façon de voir et de faire les réalités (ici économiques) et pas les idées de l'auteur. Ainsi, est-il possible d'établir une typologie sur le statut du personnage romanesque, pilier du roman jusqu'à sa remise en cause par le nouveau roman ?
[...] Est-il possible d'établir une typologie sur le statut du personage romanesque, pilier du roman jusquu'à sa remise en cause par le nouveau roman ? Thibaudet dans Essais sur le roman distingue les romans actifs qui isolent une crise ( Tolstoi Guerre et Paix ) et donnent un epeinture de l'éopque dans sa complexité et évoquent des temps multiples et les forces inoubliables de la vie sociale, de ceux passifs centrés sur la vie d'un personnage ( Lesage – Gil blas de Santillane ) donc sur un destin individuel. [...]
[...] Niveau thématique : merveilleux, voir invraisemblance. Privilégie l'extraordinaire, tend vers le sublime. = non pas représenter le monde tel qu'il est, mais en présenter un double idéalisé. Dc archétype + imp que l'individu ( cf : rois, princesses, chevaliers, magiciens ) ce qui rejoint le conte. Univers ac sens de l'absolu ac valeurs extrêmes ( tjrs très belles, très courageux ) Composition lâche vers l'excès & l'abondance ( copia ) : le plaisir de raconter domine. [...]
[...] C'était pour moi une grande découverte. Un vaste pan de la réalité jusque-là invisible, ce qu'on devait appeler plus tard l'inauthentique, faisait irruption dans la littérature » romanesque comme synonyme de dégradation Un art d'assouvissement → condamné parce qu'il délivre un plaisir de lecture particulier qui inspire de la méfiance Bernard Pingaud explique déni du romanesque par peur fantasme : décrié parce qu'il révèle notre besoin archaïque de fantasmer, d'où notre plaisir à lire ( texte XIV ) toutes les critiques contre le romanesque sont une reconnaissance de la force et des pouvoirs qu'il est capable d'exercer. [...]
[...] Le roman merveilleux et sentimental appartient au passé mais peut ressurgir dans des modernes. Autre perspective Northrop Frye distingue novel ( roman préoccupé par de la représentation réaliste du monde ) et romance ( place qu'il accorde au merveilleux, à l'idéal, il est l'autre – l'utopie jamais réalisée – du monde réel pour Frye le novel remporte la mise dans la légitimation du genre au au XIXème. Le genre romanesque progresse jusqu'à son âge d'or avec le réalisme puis naturalisme européens ; il s'est imposé en se défaisant de sa part de merveilleux et de sentiments aux profits de représentations réalistes du monde contemporain ( sorte de dépouillement du romanesque au soucit de toute représentation réaliste ) « le but à atteindre n'est plus de conter, de mettre des idées ou des faits au bout les uns des autres, mais de rendre chaque objet qu'on présente au lecteur dans son dessin, sa couleur, son odeur l'ensemble de son existence . [...]
[...] on peut se demander si cette force d'appropriation et d'assimilation ne rend pas caduque la définiton générique : qu'est-ce qu'un « genre qui ne peut être défini, n'est pas soumis à « la loi du genre » et qui se développe en s'appropriant les ressorts des autres genres ? » ( Piegay-Gros ) Distinction selon les principes fondamentaux du roman : raconte t-il pour peindre un monde idéal ou représenter la réalité ? Met-il l'accent sur le merveilleux ou sur le réel ? [...]
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