L'œuvre de Laclos paraît à une époque ou s'est développé une littérature dite libertine, mettant en scène des « libertins », personnages aristocratiques, tout occupés à leur plaisir et aux moyens non seulement d'y parvenir mais aussi de le décupler. Le roman épistolaire de Laclos s'inscrit dans le sillage de cette littérature-là et il paraît légitime d'en faire une œuvre témoin de cette catégorie littéraire.
Si, par son contenu, ses personnages mis en scène et le jeu qu'ils jouent, le roman de Laclos est un roman libertin, il faut aussi rappeler que par bien des aspects il n'adhère pas au libertinage et en propose une représentation très critique qui en montre les pièges. Frears, dans son film, respecte ce point de vue.
[...] Il veut rester libre (lettre133) comme la marquise qui rejette son attitude maritale (lettre 152 / séquence 23). Libertins pris au piège Pris au piège tout d'abord de leurs principes. Pris au piège de leur vanité. Il y a mise à mort de ce qui faisait leur bonheur. La grande violence de la scène de rupture dans le film le prouve (séquence 27). De même pour l'insistance de Frears sur l'amour de la marquise pour Valmont. Ils sont aussi piégés par les lettres ou ils se sont confiés. [...]
[...] Le roman de Laclos "Les liaisons dangereuses" forme-t-il une œuvre libertine ? L'œuvre de Laclos paraît à une époque ou s'est développé une littérature dite libertine, mettant en scène des libertins personnages aristocratiques, tout occupés à leur plaisir et aux moyens non seulement d'y parvenir, mais aussi de le décupler. Le roman épistolaire de Laclos s'inscrit dans le sillage de cette littérature-là et il paraît légitime d'en faire une œuvre témoin de cette catégorie littéraire. Si, par son contenu, ses personnages mis en scène et le jeu qu'ils jouent, le roman de Laclos est un roman libertin, il faut aussi rappeler que par bien des aspects il n'adhère pas au libertinage et en propose une représentation très critique qui en montre les pièges. [...]
[...] Il n'y a pas de complaisance de Laclos à l'égard du libertinage dont il montre plutôt les excès. II- Critique du libertinage Des libertins scélérats Il y a une mise au point des roueries (lettre qui visent à débaucher, à détourner du droit chemin. Tous les coups sont permis : mensonge, vol, chantage, violence. Caractère effrayant des deux complices qui maîtrisent tout : d'ailleurs, duplicité de Mme de Merteuil à la fois confidente de la mère et de la fille, puis de l'amoureux et de l'amant. [...]
[...] Des victimes bien faibles Les femmes sont des proies faciles pour leurs prédateurs. Valmont, dans le film, est traité comme un animal tourmentant sa proie (séquence 7 et 9). Les victimes, en raison des bienséances, sont isolées. Les valeurs et le fonctionnement de la bonne société ne sont que de bien faibles remparts contre la raison froide et calculatrice des libertins qui agissent comme des stratèges. Ce combat inégal mène au désastre. Un dénouement tragique Ce qui devait être la fable de Paris (lettre et le grand exploit de Valmont devient un véritable drame dont l'issue est tragique : double mort, double exil, effroi des rescapés et bannissement. [...]
[...] Les complices rivalisent de conquêtes. Il y a donc humiliation mutuelle. Ceci peut être symbolisé par le fil rouge très net du film posé dès le générique et présent dans chaque scène. Le des libertins finissant mal, en héros tragiques en quelque sorte. Valmont et Merteuil fascinent et effraient dans le même temps, et leur sort génère notre pitié. Ils incarnent le libertinage, ses principes, ses dangers, ses ravages. Les Liaisons dangereuses sont bel et bien une œuvre libertine, mais lucide et critique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture