La Chambre Claire, par opposition à la chambre noire, où l'on développe les photos, est un éclaircissement, une philosophie selon l'auteur, concernant la photographie.
Dans son essai, Roland Barthes s'attache à trouver les spécificités et les fonctions de la photographie, les usages que l'on peut en faire. Il cherche à comprendre si la photographie a « un génie propre », si un trait essentiel « la distingue de la communauté des images » (...)
[...] D'un côté, la nonchalance, le glissement, le bruit, l'inessentiel ; de l'autre, le bruyant, le blessé Pour lui, c'est l'amateur qui se tient au plus près de l'essence de la Photographie, dans la mesure où un professionnel aura tendance à intervenir sur l'image, à atténuer la capacité de la photo à témoigner du réel et du véritable. De plus, Barthes passe très vite sur les possibilités de retouche et d'intervention des images. La technique photographique n'est prise en compte que de son point de vue chimique, en ce qu'elle garantit le lien absolu au réel et à la vérité. Rien n'est dit sur les trucages (sans parler du numérique, les retouches existaient déjà aux débuts de la Photographie) qui, pourtant, décuplent les possibilités de création de l'image, à côté des problèmes de ressemblance. [...]
[...] Barthes suit angle très particulier. Il le dit lui-même, il n'est pas photographe. Il n'envisage donc pas le point de vue de l'Operator, le point de vue de celui qui prend la photo. Il instrumentalise le rôle du photographe, qui a pour seul mérite de.se trouver là, au bon endroit et au bon moment. La photo se fait même parfois en dépit du photographe, si on suit le raisonnement de Barthes. De même, il envisage au début de son essai les deux autres points de vue (le Spectator et le Spectrum), mais finit par se concentrer uniquement sur le point de vue du Spectator, c'est-à-dire du point de vue de la personne qui reçoit l'image. [...]
[...] Il vit alors une micro-expérience de la mort, dans laquelle il devient véritablement un spectre. Le Spectator est une notion plus complexe. Barthes constate que certaines photographies provoquent en lui de menues jubilations, tandis que d'autres l'indiffèrent. Ainsi, il n'aime jamais toutes les photographies d'un même auteur. La Photographie est un art peu sûr tout comme le serait une science des corps désirables ou haïssables (j'aime / je n'aime pas). Et, partant de ce constat, il essaie de comprendre pourquoi certaines photographies l'animent, tandis que d'autres l'indiffèrent Caractéristiques d'une photographie qui déclenche le sentiment Barthes nomme 2 éléments qui suscitent son admiration de la photo : Le Studium : le goût pour quelqu'un ou quelque chose. [...]
[...] Barthes découvre la nature de la photographie à travers une photo de sa mère. Il la trouve après le décès de celle- ci, en faisant du rangement, et parmi d'autres photos qui la représentent Quelque chose comme une essence de la Photographie flottait dans cette photo particulière Dans la Photographie [traditionnelle, puisqu'aujourd'hui, l'avènement du numérique bouleverse cette analyse], je ne puis jamais nier que la chose a été là L'essence de la Photographie serait donc ça-a- été ce que je vois a été là ; il a été absolument, irrécusablement, présent. [...]
[...] Pour Barthes, les photographies qui l'intéressent sont celles devant lesquelles il éprouve plaisir ou émotion. Elles peuvent être comprises selon 3 points de vue : celui de l'Operator (le photographe), celui du Spectator (celui qui regarde la photo) et celui du Spectrum (celui qui est pris en photo, le spectre - en référence à la mort et au spectacle). Il essaie de formuler une philosophie de la photographie et, n'étant pas photographe, il se place seulement selon deux angles : celui du sujet pris en photo {Spectrum), et celui du sujet qui regarde les photos {Spectator). [...]
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