Actuellement en France coexistent deux critiques :
- La critique universitaire : méthode positiviste héritée de Lanson. Se réclame d'une certaine objectivité.
- La critique d'interprétation avec des représentants très différents : Sartre, Bachelard, Goldmann, Poulet, Starobinski, Girard, Richard : une critique idéologique (rattachée à des grandes idéologies : existentialisme, marxisme, psychanalyse, phénoménologie).
- Intérêt de cette critique universitaire : érudition, mise au point historique, analyse des « circonstances ».
Pour Barthes, pas de cohabitation possible entre les deux critiques (la critique positiviste établirait les faits et les autres les interprèteraient, les feraient signifier). Cependant, conflit parce que quoiqu'elle dise, la critique universitaire est aussi idéologique.
[...] - Intérêt de cette critique universitaire : érudition, mise au point historique, analyse des circonstances Pour Barthes, pas de cohabitation possible entre les deux critiques (la critique positiviste établirait les faits et les autres les interpréteraient, les feraient signifier). Cependant, conflit parce que quoiqu'elle dise, la critique universitaire est aussi idéologique. Les limites de la critique universitaire a)limiter ses recherches aux circonstances de l'œuvre (circonstances intérieures et extérieures) : refuser de s'interroger sur l'être de la littérature, accréditer l'idée que cet être est éternel, que l'écrivain écrit pour s'exprimer, et que l'être de la littérature est dans la traduction de la sensibilité et des passions. Philosophie datée pour Barthes. [...]
[...] Elle vient d'admettre la critique psychanalytique, mais cette critique psychanalytique postule encore un ailleurs de l'œuvre (l'enfance de l'écrivain), un secret de l'auteur à déchiffrer (c'est parce que Racine était orphelin qu'il y a tant de pères dans son théâtre) : la critique universitaire est donc bien prête à admettre une critique d'interprétation, une critique idéologique, mais elle refuse que cette interprétation et cette idéologie puissent décider de travailler dans un domaine purement intérieur à l'œuvre, bref ce qui est récusé c'est l'analyse immanente : tout est acceptable pourvu que l'œuvre puisse être mise en rapport avec autre chose qu'elle-même, c'est-à-dire autre chose que la littérature : l'histoire (même si elle se fait marxiste), la psychologie (même si elle se fait psychanalytique) : ces ailleurs seront peu à peu admis ; ce qui ne le sera pas, c'est un travail qui s'installe dans l'œuvre et ne pose son rapport au monde qu'après l'avoir entièrement décrite de l'intérieur dans ses fonctions, ou, comme on dit aujourd'hui, dans sa structure ; ce qui est rejeté c'est donc en gros la critique phénoménologique (qui explicite l'œuvre au lieu de l'expliquer), la critique thématique (qui reconstitue les métaphores à l'intérieur de l'œuvre), et la critique structurale (qui tient l'œuvre pour un système de fonctions). II/ Qu'est-ce que la critique ? 1. La nouvelle critique. Exemples L'existentialisme : l'œuvre critique de Sartre : Saint-Genet, comédien et martyre Le marxisme (aux frontières du marxisme et non en son centre déclaré) : Goldmann Qui doit beaucoup à Lukacs. La psychanalyse : Charles Mauron G. [...]
[...] Bachelard : une nouvelle école critique. Le structuralisme (le formalisme) : Lévi-Strauss, Saussure, Jakobson (études sur la métaphore et la métonymie) 2. Le lansonisme : une idéologie qui cache son nom Tension avec la critique de Sainte-Beuve, Taine et Lanson. Car pour Barthes le lansonisme est une idéologie, il ne se contente pas d'exiger l'application de règles objectives de toutes recherches scientifique, il implique des convictions générales sur l'homme, la littérature, la création (cf l'analogie : les détails d'une œuvre doivent ressembler aux détails d'une vie, l'âme d'un personnage à l'âme de l'auteur On ne peut reprocher ses partis pris au lansonisme, mais on peut lui reprocher de les taire, de les couvrir du drapé moral de la rigueur et de l'objectivité Le but de la critique n'est pas de dire le vrai Des principes idéologiques différents sont possibles en même temps : le choix idéologique ne constitue pas l'être de la critique, la vérité n'est pas sa sanction. [...]
[...] Second point de faiblesse de la critique universitaire : le postulat d'analogie. Travail qui s'appuie sur la recherche des sources : il s'agit de mettre l'œuvre étudiée en rapport avec un autre, un ailleurs de la littérature : une œuvre antécédente, une circonstance biographique, une passion éprouvée par l'auteur et qu'il exprime. Rapport analogique œuvre/ extérieur : écrire c'est reproduire, copier, s'inspirer et les différences qui sont existent entre le modèle et l'œuvre sont mises sur le compte du génie : L'IMITATION Erreur : Bachelard a montré que l'imagination poétique consistait non à former les images, mais à les déformer. [...]
[...] Frottement de ces deux langages qui définit la critique. Car si la critique n'est qu'un méta-langage, cela veut dire que sa tâche n'est nullement de découvrir des vérités, mais des validités. En soi, un langage n'est pas vrai ou faux, il est valide ou il ne l'est pas : valide, c'est-à-dire constituant un système cohérent de signes. Les règles qui assujettissent le langage littéraire ne concernent pas la conformité de ce langage au réel (quelques soient les prétentions des écoles réalistes) mais seulement sa soumission au système de signes que s'est fixé l'auteur. [...]
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