Un Roi sans Divertissement, Jean Giono, métamorphose de Langlois, personnage mystérieux, chronique romanesque
Dans la chronique romanesque intitulée Un Roi sans Divertissement, rédigée en quelques mois par Jean Giono en 1948, après le premier récit assuré par un narrateur anonyme qui relate de mystérieux meurtres dans la région du Trièves lors des hivers 43 – 45, suivies d'une exécution elle-même mystérieuse et illégale de M.V. par un le capitaine de gendarmerie dénommé Langlois, le second récit, fait par les vieux villageois de 1916, témoins des événements de 1846, s'ouvre sur le retour au village d'un Langlois métamorphosé. Ce dernier, devenu étrangement commandant de louveterie, relaie désormais le mystère de M.V dans l'esprit des villageois qui dressent le nouveau portrait de leur héros.
[...] - On ne revient à la narration ultérieure qu'à la fin du récit, juste après c'est pourquoi . (l16). On assiste donc à la réaction des villageois à la réapparition d'un nouveau Langlois, métamorphose à laquelle ils se résignent très rapidement et qui indique une réaction de troupeau. B. Le portrait - Ce portrait est étrange car il possède un ordre illogique, le physique n'est pas mis en valeur. Les narrateurs soulignent une transformation avec comment était devenu sur ces nouvelles nécessités avant qui traduisent la permanence mais aussi l'aggravation du caractère ténébreux. [...]
[...] Nous étudierons la lacunarité du portrait, puis sa subjectivité et enfin, nous verrons qu'il s'agit d'un portrait mystérieux d'un être lui-même sombre et mystérieux. I. CE PORTRAIT EST MYSTERIEUX ET LACUNAIRE A. La composition - L'extrait comporte deux paragraphes. De la l1 à la l16, il s'agit d'un texte descriptif avec des verbes d'état à l'imparfait de description comme était il y avait toujours sa [ ] petite moustache (l13) et l'utilisation d'adjectifs qualificatifs : la moustache de Langlois est qualifiée de quatre termes monacal austère cassant fois). [...]
[...] Le texte prend la forme d'un véritable discours des villageois qui dressent le portrait de leur héros à postériori - Concernant la situation d'énonciation, le narrateur implique le lecteur avec l'utilisation de la deuxième personne du pluriel comme vous êtes habitués vous surprendre vous ayez compris (l12). Puis au vous succède-le on avec comme on accepte (l21) où le on désigne un nous, c'est-à-dire les villageois. - Le langage est rudimentaire avec une oralité rustique et paysanne. Ils ont du mal à trouver leurs mots et font parfois des constructions syntaxiques incorrectes c'est veut en faire dire Ca veut dire Et ils utilisent des phrases de la vie courante C'était à prendre ou à laisser le pourquoi et le comment (l11). [...]
[...] - Ils ne rapportent aucune parole de Langlois, ils sont perplexes, les connecteurs logiques indiquent une valse-hésitation. - Les villageois comprennent qu'il y a une nouvelle situation, ils ressentent une forme d'embarras puisqu'ils acceptent quelque chose qu'ils ne comprennent pas et qu'ils sont obligés d'expliquer avec des comparaisons : Langlois qui est à la fois dans un ordre monastique et militaire est en fait tout simplement dans un autre monde. C. Portrait apporte des révélations sur les paysans eux-mêmes - Le nouveau Langlois est un mystère trop vous surprendre mais les villageois sont reconnaissants car il les a sauvés de M.V. [...]
[...] - Monacal et austère ont le caractère énigmatique de quelqu'un qui s'est retiré de la société et qui rend compte de l'aspect sphinx de Langlois. - Militaire et cassant, au contraire, rappellent l'ancien Langlois, celui qui était isolé de la société, militaire, marginal et qui ne tient pas compte des ordres. - Il y a donc deux personnages : l'ancien qui est marginal et le nouveau, mystérieux. Mais il reste une sorte de sphinx aristocratique, un roi, il incarne le côté stendhalien. [...]
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