En lisant ce livre, j'ai constamment ressenti la présence de l'auteur derrière le personnage de Gilles. Cet élément m'a paru très important dans l'interprétation de l'ouvrage.
Il existe de nombreux points communs entre la vie de Gilles et celle de Pierre Drieu La Rochelle. Il est donc possible de faire un parallèle entre certains passages de la vie de l'auteur et de celle de son héros.
Pierre Drieu La Rochelle est né le 3 juillet 1893 à Paris. Il est issu d'une famille bourgeoise et nationaliste d'origine normande. Il est élève à l'Ecole libre des Sciences Politiques puis participe à la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il est blessé 3 fois. Il transposera cette expérience traumatisante dans son recueil de nouvelles La Comédie de Charleroi (1934) (...)
[...] A la fin du livre, Gilles, sous le pseudonyme de Walter part combattre aux côtés des troupes franquistes lors de plusieurs missions qui l'amènent de Barcelone aux Baléares puis dans le nord de l'Espagne. Gilles continue son combat jusqu'à la dernière ligne de l'ouvrage il trouva un fusil, se mit à une meurtrière, et se mit à tirer, en s'appliquant.» P687. Pendant l'occupation, Drieu la Rochelle prend parti pour la collaboration avec l'Allemagne. Il adhère ensuite au Parti Populaire Français. Après la Libération, il refuse l'exil. Il se tourne vers l'étude des religions et de la spiritualité orientale. Il se suicide le 15 Mars 1945 en s'empoisonnant. [...]
[...] Le fait qu'il soit incapable de rester durablement avec la même femme peut être vu comme son incapacité à se soumettre à une personne, comme il ne peut se soumettre à une règle. Gilles parait dans sa relation avec les femmes, comme dans ses idées, à la recherche d'un idéal qu'il n'arrive pas à atteindre. C'est dans la conquête que Gilles parait vivre. Il s'ennuie, meurt dès qu'une relation se transforme en routine. Cependant, le héros tombe amoureux de deux femmes : Dora et Pauline. [...]
[...] A cette occasion, il devient ami avec Paul, fils du Président qui est utilisé contre son père. Gilles, encore bouleversé par le départ de Dora deviendra ami avec Paul dont il comprend la situation de déchéance. Il ne pourra cependant pas éviter son suicide. Après les évènements du 6 février 1934, Drieu la Rochelle se déclare à la fois socialiste et fasciste. Il publie même un essai intitulé Socialisme fasciste La même année, il adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot. [...]
[...] A travers Gilles, Drieu la Rochelle nous fait découvrir l'histoire politique et intellectuelle de l'entre deux guerres. Dans le livre, l'absence de détails matériels donne beaucoup de profondeur aux personnages. Celui de Paul m'a particulièrement touché. Drieu La Rochelle a était le témoin du malaise de sa génération, prise entre deux guerres mais aussi étouffée par des pratiques qu'il dénonce. Le personnage de Paul traduit bien ce phénomène. Gilles entretient une relation particulière avec Paul. Il est conscient des effets dévastateurs que ce milieu a eu sur lui (il le tient comme responsable du départ de Dora) et peut avoir sur Paul : Je ne veux pas qu'ils tuent ce pauvre gosse comme ils m'ont tué P438. [...]
[...] En 1917, Drieu la Rochelle épouse Colette Jéramec, d'origine juive. Ce mariage est qualifié de mariage d'intérêt: il l'épouse alors qu'il ne l'appréciait déjà plus. Ils divorceront en 1921. L'écrivain se marie une seconde fois avec une polonaise, Olesia Sienkiewiscz de qui il divorcera rapidement. On prête à Drieu La Rochelle de nombreuses conquêtes féminines, il deviendra notamment l'amant de Victoria Ocampo et de Christiane Renault, l'épouse de l'industriel Louis Renault. Victoria Ocampo quittera la France et Drieu La Rochelle pour repartir vivre en Argentine, son pays d'origine. [...]
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