Roberto Zucco, Koltès
Ce document est une fiche de lecture analysant le livre de Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco. Elle y fait référence à toute l'inspiration qu'a eue Koltès dans ses nombreuses lectures. Il y est décrit le personnage tortueux qu'était Roberto Zucco, les limites de son histoire racontée et celle de l'histoire réellement vécue.
[...] Roberto Zucco apparaît comme un héros tragique, il est la figure centrale, baroque et mélancolique, du prince sans royaume. C'est d'ailleurs dans le premier tableau que la référence est la plus explicite puisque l'évasion est l'exacte reprise de la scène d'ouverture d'Hamlet. Dans cette dernière, les gardiens parlaient de choses et d'autres jusqu'à voir apparaître le spectre du père d'Hamlet, qui vient d'être assassiné par son frère. De même, le tableau de Koltès se déroule la nuit et met en scène des gardiens effectuant leur ronde. [...]
[...] Roberto Zucco, suivit de Tabata-Coco, Bernard-Marie Koltès, Les éditions de minuit, 1990-2004. Dossier pour l'élément constitutif «Théâtre et violence, violence dans le théâtre Écrivain solitaire, Bernard-Marie Koltès occupe une place singulière dans le paysage littéraire français contemporain. Mort assez jeune, il laisse derrière lui une œuvre théâtrale dont la variété et la fulgurance ont durablement marqué son époque. Le parcours atypique de Koltès exhibe un univers violent, provocateur et polémique qui atteint son paroxysme dans sa dernière pièce, Roberto Zucco. [...]
[...] Loin d'être un théâtre de paroles, Roberto Zucco n'est pas non plus un théâtre d'action. Dans ces mêmes monologues, la portée est avant tout narrative, le meilleur exemple est celui du monologue de la pute, qui, dans le tableau IV, rapporte le meurtre de l'inspecteur mélancolique par Zucco. Raconter devient l'action principale puisque toute autre action a perdu son sens. Pourtant, l'intrigue de Roberto Zucco n'est pas dépourvue en scène d'action puisque meurtres, bagarre et évasions s'y succèdent. Mais cette action se fait essentiellement sur une déception comme dans le tableau X l'otage où l'action laisse vite place aux commentaires de la foule. [...]
[...] Ce dernier tableau écrivant la mort de Zucco est paradoxal, car il exprime aussi son ascension. En effet, bourreau et victime, le héros et victime accède à une espèce de couronnement. Dominé par la puissance mythique du soleil, le dernier tableau est une apocalypse au double sens du terme. C'est une vision de la fin du monde : ouragan qui se lève, soleil aveuglant comme une bombe atomique, et constitue aussi une scène de révélation : le personnage, totalement transfiguré, accède à un nouveau statut, celui de martyr. [...]
[...] tueur n'a jamais l'air d'un tueur. Un tueur part se promener tranquillement au milieu de tous les autres comme toi et moi.” Roberto Zucco parlant à la dame dans le tableau XII la gare La violence se retrouve dans les meurtres multiples perpétués par Zucco, mais elle est aussi plus insidieuse. Le viol de la gamine dans le tableau III va être aussi le déclencheur d'une histoire parallèle entre celles de la gamine prête à tout pour retrouver Roberto Zucco et celui-ci qui cherche à tout pris son échappatoire. [...]
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