Leonid Andreiev, Le rire rouge, Guerre Russie-Japon, Littérature russe, guerre, Immersion narrative, Aliénation, Nostalgie, Détresse psychologique
Leonid Nikolaïevitch Andreïev est un journaliste et écrivain russe né en 1871 et mort en 1919. Il est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre et de nouvelles dont Le Rire rouge publié en 1904. Cette nouvelle se présente comme une dénonciation des atrocités de la guerre, la guerre entre la Russie et le Japon en l'occurrence, qui se déroula au début du vingtième siècle.
À travers une explication linéaire, nous tenterons de montrer en quoi cet extrait se présente comme une dénonciation vigoureuse de la guerre.
[...] La tête comparée à une « boule », « quelque chose d'étranger au corps » continue de participer à ce sentiment de dépossession des individus. Retour à la réalité Le narrateur repense alors à sa maison. Pourtant, son domicile semble très loin d'être parfait : « une carafe poussiéreuse », « la petite table avec un pied, trop court, calé au moyen d'un chiffon de papier plié ». Le narrateur semble comme nostalgique de l'atmosphère paisible de sa demeure pourtant très humble. [...]
[...] Ce sont donc l'ensemble des bruits désagréables à l'oreille et irréguliers, conférant ainsi une forme de chaos à cette scène de guerre. À l'inverse « aucune parole ne frappait mon oreille ». Les soldats sont donc ainsi privés de parole, et donc comme déshumanisés. Le champ sémantique du silence est donc présent : « aucune parole », « muets », « sans mot dire », « silencieux ». Les soldats perdent leur humanité effectivement dans la mesure où ils buttent contre le corps de leurs camarades sans que cela semble susciter aucune émotion chez eux. [...]
[...] Le narrateur semble comme perdu, comme nous pouvons le voir avec cette suite d'interrogations : « que faisais-je là ? Où allais-je si rapidement ? ». Pour le narrateur, les soldats sont « fous ». Ainsi, l'auteur décrit une scène de guerre avec force détails et au plus près des impressions et des émotions. C'est d'abord la chaleur incandescente qui est décrite de manière hyperbolique, brouillant ainsi la vue. La scène de guerre se présente donc ainsi comme une suite chaotique de bruits disharmonieux jusqu'à se présenter comme une scène d'apocalypse dans laquelle les personnages sont comme désorientés, dépossédés d'eux-mêmes. [...]
[...] La répétition « sans nous arrêter, sans ralentir » le pas insiste sur l'aspect d'une sorte de marche forcée. L'auteur donne tous les éléments de cette scène de guerre, notamment les aspects atmosphériques : « il faisait atrocement chaud », et l'hyperbole : « Quarante degrés, cinquante ou même davantage ? ». Le champ sémantique de la chaleur est fortement présent : « chaud », « étouffante ». Pour décrire l'effet de cette chaleur, l'auteur utilise une image peu réaliste. [...]
[...] On remarque la comparaison pour décrire la pupille : « rétrécie comme une graine de pavot », on peut d'ailleurs qualifier cette comparaison d'hyperbolique. La comparaison « le soleil perçait la fine membrane et pénétrait comme une lueur de sang dans le cerveau torturé » donne vraiment le sentiment de la description d'une scène apocalyptique. L'auteur utilise des termes vraiment très forts pour décrire les sensations provoquées par la guerre. On comprend alors l'importance de sa participation personnelle à la guerre dans son écriture. [...]
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