Présenté au théâtre Antoine en janvier 2008, « le Dieu du carnage » surprend par sa dénomination, son caractère caustique et provocateur.
[...] Le téléphone ne va plus cesser de sonner, du moins jusqu'à ce qu'il finisse dans un vase Un destin qui résume bien la pièce, de l'agacement maîtrisé au carnage du moins au sens figuré. Certaines scènes ou actions sont drôles, mais l'ensemble est trop caustique pour ne pas générer un certain malaise. Portrait grinçant de notre société, le Dieu du carnage se regarde ou se lit surtout pour savoir jusqu'où la situation peut dégénérer. Yasmina Reza en quelques lignes Yasmina Reza est l'un des écrivains français d'aujourd'hui traduits dans le monde entier. Elle est née en 1959 à Paris d'une mère violoniste hongroise et d'un père mi-russe mi iranien, ingénieur et homme d'affaires. [...]
[...] Les couples font connaissance en parlant enfants, fleurs Mais ces sujets habituellement consensuels, ne le sont déjà pas vraiment compte tenu des raisons qui ont conduit ces parents à se réunir. Le ton est forcé, l'amabilité également et déjà il est évident que la tentative de conciliation va rapidement partir à la dérive. Le téléphone portable d'un parent sonne. Il marque une première rupture, comme il rythmera chaque étape du déchaînement des passions, tout en contribuant sans doute à la détérioration de l'atmosphère. [...]
[...] Comme le résume un des protagonistes, on a voulu être sympathiques. On a acheté des tulipes, ma femme m'a déguisé en type de gauche, mais la vérité c'est que je n'ai aucun self-control, je suis un caractériel pur Chacun appréciera la référence au type de gauche au regard de ses convictions, de son parcours et de celui de Yasmina Reza Les personnages sont à la fois déterminés par leur fonction (avocat, gestionnaire, quincaillier, auteur) et interchangeables tans leurs propos sont d'une banalité et d'une platitude ordinaires. [...]
[...] Malaise dans la civilisation Le Dieu du carnage porte dans son nom même une part de sauvagerie, cette absence de maîtrise qui semble, selon Yasmina Reza, être le propre des humains. La violence est ici dans une ambiance, dans les mots plus que dans les actions, bien qu'il y ait quelques objets jetés, d'autres tâchés par des vomissures, expression d'une tension trop longtemps contenue et qui se libère brutalement. Les alliances se font et se défont, révélant les failles de chacun des couples, des défauts ou des actions, en apparence bénignes, qui deviennent insupportables pour l'autre. [...]
[...] La Tragédie est restée au placard. Il n'y a ici que le quotidien avec ses grandes et petites contrariétés. La pièce est le miroir de la société moderne, de notre égocentrisme et de notre aversion d'autrui. Les répliques fusent, générant un rire qui n'est pas sans ambiguïté car nombreux sont ceux parmi nous qui pourraient être les protagonistes de la scène jouée Résumé La scène se déroule dans le salon d'un appartement à Paris. Un couple en reçoit un autre pour parler de leurs enfants ou plus précisément de l'altercation qui les a opposés, l'un d'eux ayant répondu à une insulte par des coups. [...]
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