Auteur dramatique français, Bernard-Marie Koltès naît à Metz le 09 avril 1948 et découvre le théâtre à l'âge de vingt ans, grâce à celle qui fut pour lui une révélation, Maria Casarès. Selon ses propres dires, il aurait eu un véritable choc en assistant à la performance de la comédienne, immense actrice de théâtre et de cinéma, interprétant Médée, la grande empoisonneuse. Dès lors il se passionne pour le théâtre et décide de devenir auteur dramatique avec le rêve secret qu'elle interprète un jour un de ses rôles. En 1970, il monte sa propre troupe de théâtre, "le Théâtre du Quai" pour laquelle il écrit Les Amertumes (1970), La Marche -Le Procès Ivre (1971) et Récits Morts (1973) qu'il met en scène lui-même. En 1972 son vœu est exaucé lorsque Maria Casarès fait une lecture d'un de ses textes, L'Héritage, en direct sur les ondes de France Culture.
[...] Ainsi ce dernier va nous donner à voir son Combat de Nègre et de Chiens, puis ses Quai Ouest (en 1985), Dans la Solitude des Champs de Coton (1986) et Le Retour au Désert (1988). Pour la première fois il monte un auteur contemporain et peu connu. Les spectacles sont joués un peu partout et par le biais des mises en scène de Chéreau, le talent de l'auteur est enfin amené aux yeux du grand public. Mais l'écrivain, malade, décède prématurément du Sida à l'âge de quarante et un ans, le 15 avril 1989 à Paris. [...]
[...] Là est bien le rôle d'un spectateur. Plutôt que de rester passif il doit pouvoir jouer lui aussi son rôle grâce à sa faculté d'imagination. Et l'esprit imaginatif du spectateur est à plusieurs reprises sollicité pour s'inventer les lieux simplement dépeints par les lits mais aussi pour se représenter le fantôme de Marie avant qu'on ne nous le montre, par exemple. Une autre scène m'a également beaucoup plu, cette dernière faisant aussi appel à notre imagination, le moment sans doute le plus lyrique de la pièce, celui où Edouard se suicide de façon imagée. [...]
[...] Ainsi il a opté pour la scénographie à travers l'objet unique, en l'occurrence le lit. Sept lits, qui dans toute la pièce, au fil des dix-huit changements de décor, tour à tour se transforment en murs, en armoires, en portes ou en lits ! L'idée plus générale de la chambre à coucher représentée par ces lits succède à celle qu'à d'abord eu Jean de Pange et qui était celle de la cuisine, cœur de toutes maisons. Mais dans Le Retour Au Désert le centre de la maison c'est la chambre. [...]
[...] Cette simplicité est ingénieuse et touche. Le spectateur se sent en effet plus proche des protagonistes de part la petitesse de la salle mais n'oublie pas qu'il est au théâtre grâce aux changements de décors qui s'opèrent dans le noir et qui imposent donc également des changements de lumières ; juste ce qu'il faut ! [...]
[...] Comme souvent dans une œuvre artistique, au cinéma notamment, les premiers plans d'un film résume ce dernier et présente tous les thèmes qui y seront évoqués par la suite. Ainsi, dans Le Retour Au Désert on remarque très vite, de part le retour de Mathilde et ses enfants à Metz, que contestations il y aura. Le fait que Maame Queuleu dise à Aziz Les rues sont dangereuses. Entre vite renvoie à la peur qu'ont les gens vis-à-vis de ce qui se passe dehors en ces temps de conflits. [...]
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