La Leçon est une ?uvre d'Eugène Ionesco, grand dramaturge français d'origine roumaine né en 1912. Son théâtre dénonce l'absurdité de la vie et des rapports sociaux grâce à un univers parodique. Il est un des fondateurs du Théâtre de l'Absurde, courant qui a vu le jour après la Seconde guerre mondiale et qui se caractérise par la remise en cause de la dramaturgie traditionnelle, l'émergence du sentiment de l'absurde et le thème de la communication impossible entre les êtres (Rhinocéros, La cantatrice chauve). La Leçon publiée en 1951 appartient à ce courant. Cette pièce nous présente une bachelière énergique venant prendre un cours particulier chez un vieil enseignant timide, en vue du doctorat total. La leçon commence par des notions élémentaires de calcul, suit un cours magistral de linguistique au cours duquel le professeur, de plus en plus agressif et autoritaire, malgré les avertissements de sa bonne, menace son...
[...] il fait la différence entre les langues grâce à leurs ressemblances . parle d'un pauvre homme qui avait le malheur de dire F au lieu de F mais qui avait la chance de pouvoir cacher son défaut grâce à des chapeaux . Tout ceci provoque le sourire voire le rire mais certaines interventions de la bonne, la lueur dans les yeux du professeur et les exemples qu'il emploie créent un climat de tension annonciateur de la fin tragique et qui va s'accentuer jusqu'au meurtre. [...]
[...] tellement compliquée. Les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était asiatique Il continuera sur ce ton léger en faisant la parodie de la linguistique par le biais du développement par le professeur d'une théorie sur les langues néo-espagnoles langues exactement identiques qui ne se différencient que d'ailleurs que par des ressemblances identiques Il parodie ainsi les théories fumeuses sur les langues latines puis les spécialistes de l'orthophonie qui prétendent que pour apprendre à prononcer, il faut des années et des années et que pourtant grâce à la science nous pouvons y arriver en quelques minutes ».Tout ceci est vu légèrement et contribue au comique mais, comme le thème de la connaissance, comme le professeur, comme le climat de l'œuvre, le langage va évoluer de façon inquiétante. [...]
[...] A travers elle, il ridiculise les parents riches qui peuvent payer des études très supérieures qui veulent qu'elle se spécialise mais qui lui font présenter le total . Le comportement de l'élève est aussi critiqué car comme le montre l'entretien sur le calcul, elle peut apprendre mais pas comprendre. Le professeur est aussi caricaturé, poli à l'excès, excellent pédagogue sachant se mettre au niveau de l'élève : un plus un la félicitant pour un rien : Oh ! Mais c'est très bien et tout de même un peu vantard : moi je l'ai mon doctorat . [...]
[...] Mais même cette évolution n'est pas classique, elle est pleine de ruptures causées par le comique et surtout par les avertissements répétitifs de la bonne. Le temps n'est pas ici linéaire, Ionesco a introduit de longs silences, une accélération jusqu'au meurtre. Un autre élément essentiel est la fuite du réalisme. Paradoxalement au début de la pièce, l'auteur fait des descriptions réalistes et ce jusque dans de petits détails que ce soit pour le lieu, le décor de cette salle à manger servant de bureau, ou pour les trois personnages décrits minutieusement. [...]
[...] La connaissance devient un instrument pour faire valoir la puissance. Ionesco dénonce le comportement de certains intellectuels qui comme le professeur la mettent au service de leurs désirs ou dans un autre registre, au service des états totalitaires, (l'enseignant revêt ici un brassard portant la svastika nazie, il devient bourreau, la salle, salle de torture). Ceci est une mise en garde d'Ionesco face au pouvoir qu'a la connaissance et à la perversion qu'en font certains. L'autre thème majeur de cette œuvre est celui du langage. [...]
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