La première édition de L'Étranger (Gallimard) est datée du 15 juin 1942 (mise en vente début juillet). La critique officielle, soumise au régime de Vichy et aux autorités d'occupation, jugea le livre avilissant et immoral. Le succès de L'Étranger ne se démentira jamais : il est aujourd'hui encore, avec plus de deux millions d'exemplaires vendus, en tête des ventes de la collection "Folio" [...]
[...] Le succès de L'Étranger ne se démentira jamais : il est aujourd'hui encore, avec plus de deux millions d'exemplaires vendus, en tête des ventes de la collection "Folio". II. L'AUTEUR Albert Camus naît le 7 novembre 1913, à Mondovi, près de Bône (actuelle Annaba), en Algérie. Son père est ouvrier dans une exploitation vinicole. Sa mère est presque illettrée ; son mari est tué à la guerre, le 17 octobre 1914. Elle va mener avec ses enfants une existence presque misérable. [...]
[...] Il est aussi étranger à lui-même : lorsqu'il a tiré sur l'Arabe, sa main était étrangère à son cœur et à son esprit. IV. LES THEMES - la maternité : L'attitude de Meursault envers sa mère se présente comme l'envers exact de cet amour conditionnel. S'il est vrai qu'il dit toujours, d'une manière touchante, "maman" et jamais "ma mère", son attitude à l'enterrement peut être considérée comme le principal indice de son insensibilité. Sur la vie commune qu'ils sont menés avant sa mort, nous n'aurons guère autre renseignement que la confidence faite à Salamano : "Il y avait longtemps qu'elle n'avait rien à me dire". [...]
[...] Le récit de Camus adopte une temporalité qui lui donne son ton. Ainsi, comporte-t-il d'assez nombreuses ellipses. Par exemple, Camus écrit à la suite de la première rencontre de Meursault avec Marie : "En sortant, elle est venue chez moi / Quand je me suis réveillé, Marie était partie". Meursault n'établissant pas de liens de causalité entre les faits, le récit se déroule avec monotonie, au rythme souvent de propositions indépendantes juxtaposées. Le temps employé d'un bout à l'autre est, non pas le passé simple (temps du récit habituel en littérature), mais le passé composé, ordinaire à l'oral. [...]
[...] De son passé, nous savons très peu de chose. On apprend au passage qu'il "dans un temps", séjourné à Paris. Sa mère joue un rôle dans le roman, au moins dans l'évocation du passé, mais les liens qu'il a entretenus avec elle demeurent mal expliqués. Son manque d'ambition fait de Meursault un philosophe au meilleur sens du terme, c'est-à-dire qu'il vit comme un sage. Meursault est, au début, détaché de ce qui d'ordinaire importe aux hommes : insensible à la mort de sa mère, aux déclarations d'amour de Marie, à son avenir professionnel. [...]
[...] Il travaille pendant deux années à L'Étranger, achevé en 1940, le mois de la débâcle militaire. L'Étranger paraît en juillet 1942 et connaît un vif succès. C'est en revenant de Lourmarin, le 4 janvier 1960, qu'il se tue en voiture avec Michel Gallimard. III. LE PERSONNAGE PRINCIPAL : MEURSAULT Meursault est sensible au monde, c'est-à-dire vulnérable à l'ombre et à la lumière, attentifs aux réactions de son entourage, sensuel dans ses relations amoureuses. S'il a un nom, il n'a pas de prénom (on ignore comment Marie l'appelle). [...]
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