Cette recherche se situe dans un contexte à priori défavorable à la population étudiée puisque qu'elle est parue en 1989 donc sous le septennat de François Mitterrand, homme de gauche mais nous allons voir par la suite que le rapport à la politique n'est pas un enjeu déterminant pour la population étudiée qui reste privilégiée. Cependant pour la compréhension ultérieure de l'étude de ce livre il est important de souligner que ces deux sociologues sont proches de gauche, d'inspiration marxiste afin de comprendre certains commentaires formulés dans ce livre. De même il faut replacer cette étude dans un contexte économique mondialisé et capitaliste afin de comprendre pourquoi il est surprenant de constater que l'aristocratie et les grandes dynasties bourgeoises, qui pourraient paraître désuètes, sont toujours un des groupes sociaux les plus influents mais aussi les plus reclus de la société.
[...] D'ailleurs ce plan aborde plusieurs notions sociologiques et notamment celle des capitaux qui permettent de positionner chacun dans l'espace social. Ici la population étudiée présente une caractéristique majeure qu'est l'accumulation de ceux-ci. Qu'il s'agisse du capital économique (les fortunes sont bien souvent réelles et très importantes), du capital culturel qui comme nous l'avons vu est préparé dès la petite enfance et développé par la suite (certains château sont de véritables musées et les élites sont les premiers clients d'œuvre d'art), du capital social grâce à la densité du réseau social dont la gérance pourrait tenir de l'exploit ou du capital symbolique qui s'exprime par les positions éminentes de la population étudiée dans la société ou par la dévotion dont elle sont toujours la cible quand ces familles sont toujours châtelains, tous les capitaux sont accumulés. [...]
[...] Ces documents répertorient souvent les individus en fonction de leur domicile pour déterminer le lien entre des institutions prestigieuses (les cercles en sont je pense le meilleur exemple) ou de caractéristiques propres aux privilégiés comme l'est par exemple le fait d'avoir des domestiques. Ces documents se révèlent donc être des indices importants pour apporter des réponses à la problématique mais nous pouvons quand même dire que la vraie matière de ce document consiste dans les témoignages recueillis. Ces témoignages peuvent pourtant donner matière à débat. En effet, les sociologues n'ont pu obtenir ces témoignages que sur recommandations par des informateurs issus du même monde et donc étant en quelque sorte la caution des enquêteurs. A cela deux remarques peuvent être faites. [...]
[...] Même la rue semble être inaccessible pour des gens n'appartenant pas à l'élite. Par les passants dont la tenue est sans aucune commune mesure avec celle des quartiers plus populaires, les vitrines luxueuses, les petits services qui sont accordés à ceux qui disposent déjà de nombreux privilèges ou la beauté et le prestige même des quartiers, celui qui n'a pas vécu là, qui n'en a pas les codes sait qu'il n'y a pas sa place. Enfin la dernière caractéristique de cette énumération de celles propres aux privilégiés est la possession d'un château (ou à défaut pour les familles de grande bourgeoisie d'une maison Ici on se rapproche vraiment des caractéristiques de l'élite. [...]
[...] En effet même s'il ne s'agit pas du but affiché les grandes soirées mondaines constituent l'occasion idéale de rencontrer celui qui partagera sa vie tout en invoquant le hasard. Les jeunes ont des relations majoritairement issus de ces soirées mondaines aussi serait il étonnant qu'elle rencontre leur futur mari dans d'autres circonstances. Une autre institution garante de l'entre soi est les cercles. Principalement localisés dans les beaux quartiers, ces cercles rassemblent aussi des hommes, majoritairement ou des familles socialement triées, comme le Jockey Club dans lequel les adhérents sont majoritairement issus de l'aristocratie et uniquement masculins. [...]
[...] Il en va de même entre le château et le châtelain. Plus qu'une résidence secondaire, le château représente l'âme de la famille et le prestige adjacent. C'est d'ailleurs ce qui explique la nécessité de ne pas le perdre même si la survie de celui-ci passe par le fait de devoir l'ouvrir au public afin de le financer ; cependant bien souvent tous les moyens sont mis en œuvre par les châtelains afin de ne pas être envahi par une foule criarde ce qui d'après les témoignages parait fonctionner avec succès voir même accroître le prestige des gens qui y résident. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture