Dans son article, Raymond Aron exprime sa vision très personnelle des Relations Internationales, il est conscient de la critique qu'il peut soulever. Nous avons déjà pu étudier la façon dont la science politique a du mal à s'émanciper en tant que science. De la même manière, et à plus forte raison en France que dans le monde anglo-saxon, les Relations Internationales sont perçues comme un champ non autonome. C'est ce que note l'auteur en constatant que les Relations Internationales renvoient en permanence à la sociologie, à l'histoire, à la politique où encore à l'économie. Aron conclut ainsi que, si théorie il y a, elle ne saura en aucun cas être considérée comme « pure » comme le peut être, par exemple, la théorie économique (...)
[...] Les causes extérieures ne sont pas non plus négligées puisque Aron voit même dans les données constantes de la société internationale, voire de la nature humaine et sociale les conditions structurelles de la bellicosité Mais ces causes extérieures ne sont prises en compte que par le sens qu'en donnent les acteurs à travers leur souci de non dépendance ou encore de leur volonté de puissance Conclusion Raymond Aron mentionne lui même qu'il comptait, dans son ouvrage Paix et guerre entre les nations, s'essayer à une théorie générale des Relations Internationales. Or, à l'issue de son raisonnement dans l'article Qu'est ce qu'une Théorie des Relations Internationales ? [...]
[...] L'anarchie de la société internationale renvoie à l'état de nature où la violence est généralisée. Il apparaît ainsi que le système international est régi par des rapports de forces bipolaires ou pluripolaires, et que les régimes intérieurs des acteurs collectifs déterminent l'homogénéité ou l'hétérogénéité du système. Un système homogène sera donc un système dans lequel les Etats ont les mêmes considérations politiques, alors que celles-ci seront contradictoires entre les Etats d'un système hétérogène. Rappelons que la conduite de la politique extérieure d'un Etat dépendra autant de son intérêt national que de sa politique intérieure. [...]
[...] A travers cette première partie nous avons pu constater la difficulté de théoriser les Relations Internationales, non seulement car il s'agit d'une discipline qui ne peut s'émanciper d'autres domaines de la science politique, mais aussi car les Relations Internationales en elles mêmes ne se prêtent pas à la théorisation, sinon à la compréhension des interactions entre les pôles d'un système international complexe. II- De l'impossible théorisation des Relations Internationales à une Sociologie des Relations Internationales. A. L'objet difficilement identifiable des Relations Internationales L'anarchie de la société internationale et la nature des Relations Internationales. [...]
[...] La théorie selon Raymond Aron Qu'est ce qu'une théorie ? Aron voit juste en déplorant l'utilisation à outrance et souvent à tort du mot pour des théories qui n'en sont pas. Il commence par donner sa définition philosophique puis sa définition scientifique, celle qu'il adopte, à savoir, un système hypothético-déductif, constitué par un ensemble de propositions dont les termes sont rigoureusement définis et dont les relations entre les termes (ou variables) revêtent le plus souvent une forme mathématique La théorie se doit donc d'être logique et vérifiée empiriquement, d'où l'émergence de ce qu'il considère comme les antithèses classiques : réalité et théorie, empirie et théorie, pratique et théorie. [...]
[...] On ne parlera pas de théorie mais seulement de concept, la seule théorie valable étant finalement celle d'une praxéologie, mêlant notamment l'histoire et la sociologie. L'histoire est donc l'instrument d'une sociologie apparemment inutile, mais qui, en fait, met en avant les caractéristiques du système international : l'anarchie et la loi du plus fort. Il s'agit ensuite de comprendre, par le biais d'une sociologie compréhensive, l'articulation des pôles et acteurs du système international. Toute étude des Relations Internationales est donc une étude sociologique. [...]
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