Les Regrets, Du Bellay, satire, critique, satire de Rome, Rome pontificale, cour de France
Ces sonnets publiés en 1558 ont pour la plupart (1-127) été écrits en Italie à partir de 1555, d'autres écrits après font allusion à son retour en France. Du Bellay relate son voyage. Cet exil de quatre ans va commencer dans l'enthousiasme : " Je me ferai savant en la philosophie, En la mathématique et médecine aussi, Je me ferai légiste, et d'un plus haut souci, Apprendrai les secrets de la Théologie... ».
Ses inspirations sont personnelles et sincères. Les souffrances de son séjour à Rome sont donc relatés dans son œuvre (« Je me plains à mes vers si j'ai quelque regret » sonnet 1) dans des poèmes tout à tour élégiaques ( = poème lyrique qui exprime de la tristesse) ou satiriques. Dans cet exposé, nous nous intéresserons au caractère satirique de certains poèmes.
Quelles sont les différentes satires réalisées dans Les Regrets de Du Bellay et quels procédés sont utilisés dans cette critique ?
[...] Sonnet n°160 : Il décrit la vie de deux poètes : Salel aidé par son mécène Bertrand et Magny. Du Bellay montre que ce n'est pas le talent qui décide de s'y on deviendra riche ou non lorsqu'on est poète. Tout dépend du mécène. Sonnet n°183 : Du Bellay accuse encore les poètes (« nos trafiqueurs d'honneur ») qui louent les seigneurs et les flattent. Il décrit le rire des lecteurs en présentant des louanges ridicules (« Un pourceau couronné de roses et de fleurs », « le portrait d'un âne accordant une lyre » vers où le poète associe l'immonde au sublime). [...]
[...] Il explique également que les poètes ne gagnent pas leur vie avec leurs vers (reprise de la critique du mécénat). « Les grands ont aujourd'hui des oreilles de cire, Mais ils en ont de fer pour écouter les vers » : on observe une gradation dans la critique finale. Sonnet n°175: Du Bellay critique la légitimité des Grands au pouvoir. Il les accuse de n'être juste né et qu'ils n'ont réalisé aucun exploit (« Non parce qu'un grand Roi ait été votre père »). [...]
[...] Anecdote : Le peuple parie de l'argent sur qui sera le prochain pape : « Qui met pour celui-ci, qui met pour celui-là, / Et pour moins d'un écu dix Cardinaux en vente ». Image très marquante de l'époque. Caractère non religieux de l'élection. Sonnet n°94 : Du Bellay, en suivant la structure de son poème qui est d'employer une anaphore en « Heureux », critique l'Eglise (v7-8). Il indique les dangers de vivre au Palais par une référence aux rumeurs d'empoisonnement qui ont pesé sur la mort de Marcel II. [...]
[...] Sa satire touche en effet deux thèmes de sa vie personnelle : son voyage à Rome et son retour en France. Cette satire qui est parfois virulente s'oppose à l'éloge qu'il réalise de certains auteurs ou même de Marguerite de France. Défenseur de la langue française et amateur du sonnet, il rédige Les Regrets avec des vers en alexandrins qui offre aux lecteurs tour à tour des poèmes élégiaques (ou le registre pathétique est présent) et satirique (à l'aide de comparaisons, d'oxymores Dans Les Regrets l'union de la satire et du lyrisme amène une nouveauté à ce recueil. [...]
[...] Sonnet n°105 : Du Bellay dénonce ici le fait que n'importe qui peut être cardinal. Pour cela il réalise une comparaison avec le fait que n'importe qui peut être courtisan : « De voir mignon du Roi un courtisan honnête Mais voir un estafier, un enfant, une bête, un poltron Cardinal devenir, et pour avoir bien su un singe entretenir » On peut voir, ici, une accumulation de terme désignant ces incompétents, d'idiots, de personnes immatures, de paresseux et une référence au cardinal Simia. [...]
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