Les Liaisons Dangereuses, écrit en 1782 par Choderlos de Laclos, est un roman épistolaire qui vise à peindre les mauvaises moeurs de la société de son temps. Dès la préface, Laclos insiste sur la portée morale de son oeuvre. On y retrouve l'intérêt d'un écrivain des lumières pour la question de l'éducation des filles qu'il invitera à s'émanciper un an plus tard dans un traité sur l'éducation des femmes. Dans Les Liaisons Dangereuses, le personnage de Cécile permet à Choderlos de Laclos de montrer l'entrée dans le monde d'une jeune fille tout juste sortie du couvent. C'est l'occasion d'inviter le lecteur à réfléchir sur l'éducation au XVIII ème siècle. Nous verrons d'abord comment l'éducation conditionne les jeunes gens puis comment elle les pousse à suivre une "anti-éducation" (...)
[...] Mais l'auteur ne fait pas que de montrer les failles de l'éducation, il insiste également sur les conséquences dramatiques qu'elle peut avoir. II. L'éducation libertine En effet, l'éducation de l'époque fait des jeunes gens des proies idéales pour les libertins. Ignorante, naïve, inexpérimentée, Cécile est la cible parfaite pour Valmont et Merteuil, les deux libertins du roman, qui vont se servir d'elle comme instrument de leur vengeance. A. Cécile, l'élève de Merteuil Cécile trouve en Madame de Merteuil une confidente, à qui elle peut parler de tout, sans tabous et sans la crainte qu'elle éprouve avec sa mère. [...]
[...] Du bon naturel à la perversion Puis, au fur et à mesure que le roman avance et que Mme de Merteuil se charge de l'éducation de Cécile, cette dernière est de plus en plus pervertie. D'ailleurs, cette corruption se remarque du fait qu'elle n'écrit plus à Sophie, sa camarade du couvent qui lui conseillait de suivre la morale. Avec Merteuil, Cécile a perdu son bon naturel rousseauiste. Sous les conseils de sa maîtresse elle apprend à mentir à sa mère et même à voler lorsque Valmont lui demande la clé de sa chambre durant toute la fin de la deuxième partie. [...]
[...] Elle laisse alors sa mère régler son sort en arrangeant un mariage avec le comte de Gercourt tout comme elle laisse Mme de Merteuil gérer sa relation avec Danceny. C. Une éducation qui dénoue les liens parents-enfants On voit dans le roman que la relation entre Mme de Volanges et sa fille Cécile n'est pas sans failles. Entre Cécile et sa mère, il n'y a aucun dialogue. Les tabous instaurés par la société, mais aussi la peur de sa mère laissent Cécile dans l'incertitude. Mme de Volanges n'explique rien à sa fille sur la société qu'elle vient d'intégrer, et encore moins sur son mariage avec Gercourt. [...]
[...] Conclusion Choderlos De Laclos dénonce donc l'éducation du XVIIIème siècle en montrant que cacher aux jeunes gens la vérité sur la société leur donne envie de la découvrir ou les rend victimes de ses plus cyniques manipulateurs. Finalement, l'éducation traditionnelle, proposée par le Couvent entraîne chez Cécile une anti-éducation faîte par les deux libertins du roman. Cette éducation pervertie vise à retourner contre la société ses propres armes comme l'éducation ou le mensonge mais s'avère désastreuse. Cécile n'est ainsi pas le seul personnage affecté : Valmont et Merteuil connaissent pour l'un la mort physique, pour l'autre la mort sociale, et de son côté, la présidente Tourvel a un destin tragique. [...]
[...] Sa première lettre à Sophie montre bien qu'elle se sent mal à l'aise dans ce monde de conventions, notamment lorsqu'elle confond le cordonnier avec son futur mari. Cécile s'exclame alors très ironiquement Conviens que nous voilà bien savantes ! ».En effet, le Couvent n'a pas préparé Cécile à affronter la société. On la retrouve complètement livrée à elle-même. B. Une éducation qui insiste sur la morale Au contraire, à sa sortie du Couvent, Cécile se révèle être un personnage très vertueux. [...]
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