Raymond Aron souligne la définition de la liberté donnée par les libéraux : il s'agit d'une possibilité, d'un droit donné à un individu. La loi ne tient alors pas compte des différences de capacités de chacun. Le libéral cherche avant tout à limiter le pouvoir de l'état qui ne doit pas agir sur la sphère privée, cette dernière étant prioritaire. Il se distingue alors du démocrate qui se soumet à la volonté de la majorité (...)
[...] Sans cela, les libertés politiques restent formelles. Mais Marx s'est trompé, sur le plan économique, en prédisant une paupérisation, un asservissement de la classe ouvrière. Par ailleurs, la révolution socialiste n'a pas libéré la classe ouvrière, mais l'a rendue dépendante d'une classe dirigeante. Dans la perspective marxiste, il ne doit pas y avoir de distinction entre l'homme privé et l'homme public. L'autorité de l'Etat socialiste s'étend ainsi à l'ensemble de la société, sphères publiques ou privées, politiques ou économiques. Vouloir établir les libertés réelles entraîne donc la disparition des libertés formelles. [...]
[...] En s'intéressant aux autres démocraties occidentales, on constate : Aux Etats-Unis, il y a une tradition forte du contrôle de l'exécutif, quitte à favoriser un certain conservatisme. En tout cas, jamais il n'y a eu de tyrannie d'état. En revanche, certains excès (Maccarthysme) sont venus d'une pression d'un mouvement minoritaire. Dans les démocraties européennes, le pouvoir semble résider dans les ministères et les administrations. Aron considère que si la démocratie a évoluée, elle ne s'est pas affaiblie. Conclusion Libertés et liberté ? [...]
[...] La concentration économique entraîne-t-elle une concentration politique ? En fait, les grands capitalistes ne dirigent pas le pays (les dirigeants politiques sont élus) même s'ils disposent de solides moyens d'influence. La critique des communistes est donc juste mais ce danger serait aggravé par une concentration des pouvoirs économiques socialisés La société démocratique d'aujourd'hui est soumise à deux critiques : La critique marxiste, qui dénonce le caractère irréel de la liberté bourgeoise La critique libérale individualiste, qui dénonce le pouvoir de l'état Aron renvoie à la pensée de Hayek : Le libéralisme se soucie surtout de limiter le pouvoir du gouvernement. [...]
[...] Marx dénonce la dualité entre l'homme réel ancré dans sa réalité économique et sociale et l'homme citoyen, abstrait. La vie concrète rend l'esclave ouvrier du maître. L'égalité des citoyens n'est qu'une notion abstraite. Les hommes ne sont réellement citoyens que lorsqu'ils seront libérés des contraintes économiques. Il y a donc, chez Marx, la volonté et la conviction de pouvoir se libérer de l'ordre social. Le droit de vote pour tous n'élimine pas l'asservissement du prolétarien. Il faut donc le libérer pour que la liberté politique soit réelle. [...]
[...] Nous sommes en réalité dans un régime mixte essayant de concilier libertés et efficacité économique. L'utopie soviétique semble avoir perdu de sa superbe. Cependant, bien des pays en développements choisissent l'efficacité économique plutôt que la citoyenneté et la misère continue de priver de droits des minorités importantes dans les pays développés. De plus, pour nombre de pays colonisés, la liberté passe par la libération collective, par le droit d'un pays à choisir librement son destin. Quitte à ce que cette libération collective ne s'accompagne pas, dans un premier temps, de la libération des individus de ces pays. [...]
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