Comme l'indique son titre, Orgueil et Préjugés décrit les actions que peuvent avoir les sentiments (l'orgueil entre autre) sur la perception de l'autre, et en particulier sur la mauvaise perception de l'autre. Il décrit le travail de compréhension intérieure d'Elizabeth sur le monde qui l'entoure et, surtout, les hommes qui l'entourent. Ce roman, ainsi que son adaptation par Joe Wright, décrit en effet l'année où Elizabeth, ainsi que la plupart des femmes de son entourage (deux de ses sœurs et son amie Charlotte), choisissent leur mari. Leurs capacités d'appréhension et de jugement sont donc sans cesse mises à rude épreuve.
Une lutte entre ses sentiments, ou impressions, et sa raison va alors avoir lieu. Ainsi, même s'il peut apparaître étrange de parler de raison dans une romance, celle-ci semble envahir Orgueil et Préjugés. La raison peut être qualifiée comme étant une faculté humaine permettant de juger et de faire des choix selon une certaine logique. Souvent, la raison est associée à la rationalité et s'oppose alors aux sentiments jugés, eux, irrationnels. Une des caractéristiques des sentiments est en effet d'être imprécis et donnés d'une manière immédiate. Au contraire, la rationalité découle d'une réflexion et de l'application d'une certaine logique. Les sentiments ne peuvent souvent pas s'expliquer ; à l'opposé de la raison qui a des bases généralement matérielles et appréhensibles. Cependant, la logique et la façon de pensée évoluent selon les époques. Or, l'histoire d'Elizabeth Bennet semble s'inscrire dans une période de changements. Ainsi, deux perceptions semblent s'affronter. Cette opposition peut se retrouver dans la dualité de la perception du mariage : mariage de raison et mariage de sentiments.
Cependant, il serait trop simple de considérer Orgueil et Préjugés comme une opposition binaire entre la raison et les sentiments. Il y a en effet une importante interaction entre ces deux notions et c'est ce jeu entre la raison et les sentiments qu'il faut essayer d'appréhender. Nous nous interrogerons donc dans ce devoir sur la façon dont la société influe sur la perception de l'autre ; ou plus précisément, sur la façon dont la société britannique de la fin du 18ème siècle force la rencontre entre Elizabeth et Darcy, comme représentant symboliquement la rencontre entre les sentiments et la raison.
[...] Ce personnage se révèle tout à fait burlesque dans sa perception matérialiste de la vie et des personnes. Tout d'abord, la voix narrative (très probablement retranscrivant les impressions d'Elizabeth à ce moment-là) nous démontre que son approche trop rationnelle le prive d'un bonheur et d'une appréciation personnelle qui pourrait le mener à une extase plus sincère et plus intérieure. Cette idée peut être observée lorsqu'il emmène pour la première fois Elizabeth à Rosings. Il a une appréciation très mathématique des situations mais cela l'empêche de profiter pleinement de la situation en tant que telle: every view was pointed out with a minuteness which left beauty entirely behind (p.104). [...]
[...] Il en est de même dans le roman de Jane Austen. De plus, nous pouvons noter que l'auteur a décidé de placer cette caractérisation de la mère, ainsi que le versatilité des sentiments dès les premières pages du livre. En effet, nous pouvons observer une opposition binaire quant aux sentiments de Madame Bennet lorqu'elle apprend que son mari est allé rendre visite à Mr Bingley. On peut noter qu'elle passe à la page de [d]on't keep coughing so, Kitty, for heaven's sake ! [...]
[...] Ainsi, deux perceptions semblent s'affronter. Cette opposition peut se retrouver dans la dualité de la perception du mariage : mariage de raison et mariage de sentiments. Cependant, il serait trop simple de considérer Orgueil et Préjugés comme une opposition binaire entre la raison et les sentiments. Il y a en effet une importante interaction entre ces deux notions et c'est ce jeu entre la raison et les sentiments qu'il faut essayer d'appréhender. Nous nous interrogerons donc dans ce devoir sur la façon dont la société influe sur la perception de l'autre ; ou plus précisément, sur la façon dont la société britannique de la fin du 18ème siècle force la rencontre entre Elizabeth et Darcy, comme représentant symboliquement la rencontre entre les sentiments et la raison. [...]
[...] Ainsi, dans un monde où la raison et les sentiments sont excessifs et versatiles et où les modes de communication sont défaillants et trompeurs, Elizabeth va devoir faire un parcours initiatique pour trouver sa propre place. Elle n'a en effet pas de repères fixes quant à l'attitude à adopter, tout comme l'œuvre littéraire de Jane Austen et le film de Joe Wright ne semble pas être figé dans un genre donné. Le roman d'Austen n'est ni une romance, faisant l'apologie des sentiments, ni un bildungsroman prônant une forme de raison de l'âge adulte. [...]
[...] Elle est d'ailleurs décrite dans le roman comme étant une de celles qui dictent ces lois. A la page 109, le verbe dictate lui est associé, puis, à la page 112, la voix narrative déclare que though this great lady was not in the commission of the peace for the county, she was a most active magistrate in her own parish.» Cependant, malgré sa rationalité et son respect de tous les codes de conduite, elle n'est jamais vue souriante, ni heureuse, d'où la métaphore dans le film de l'oiseau en cage. [...]
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