Mithridate est une tragédie en cinq actes et en alexandrins, composée par Jean Racine (1639-1699) et représentée à Paris en 1673, au théâtre de l'hôtel de Bourgogne (Paris), comme cela a été le cas pour nombre de tragédies du dramaturge.
La pièce est inspirée d'une réalité historique, puisque la plupart de ses protagonistes ont véritablement existé. Toutefois, Racine a pris de nombreuses libertés avec l'Histoire (...)
[...] RESUME DE LA PIECE Acte I La nouvelle de la mort de Mithridate, roi du Pont, parvient à Xipharès, son fils cadet, qui comprend le risque que Rome obtienne une victoire prochaine. Xipharès craint que son frère Pharnace ne le trahisse au profit des Romains. De plus, il veut conquérir Monime, une fille d'Ephèse que son père était sur le point d'épouser ; celle-ci ne paraît pas y être opposée. Mais paraît son frère, qui vuet hériter de la fiancée et du royaume. [...]
[...] III- AXES D'ANALYSE La place centrale de Mithridate Le souverain occupe une place déterminante pour l'intrigue de la pièce. Qu'il soit absent ou que l'on annonce son retour, puis qu'il revienne, les autres personnages interagissent, se liguent ou complotent en l'ayant toujours en tête dans leurs schémas. D'ailleurs, il parvient rapidement, dans l'Acte à étouffer pour un temps la révolte de ses fils en son absence, en particulier Pharnace. L'autorité paternelle est alors restaurée, et vient doubler celle du roi. [...]
[...] Le sociologue Lucien Goldmann a d'ailleurs considéré dans ses analyses que Mithridate relève plus du drame que d'une véritable tragédie : le conflit familial est solutionné, la guerre évolue vers une issue favorable, l'avenir et l'Histoire ouvrent leurs perspectives positives. De plus, les personnages, bons ou mauvais, sont maîtres d'eux-mêmes, y compris dans la trahison. Si l'un choisit d'obéir, tandis que l'autre se révolte, c'est toujours par choix ou par tempérament personnel que leurs valeurs s'expriment. Même Monime préfère rapidement apparaître comme une victime consentante plutôt que d'être passive dans un mariage qu'elle estime dégradant. Ce genre de choix donne un caractère spécifique à la pièce. [...]
[...] Monime Jeune fille d'Ephèse, elle est la promise de Mithridate, et sur le point de l'épouser. Monime est cependant amoureuse de Xipharès, et les deux frères cherchent à la séduire. C'est d'ailleurs beaucoup par elle que passe l'expression de la révolte filiale. Monime a des points communs avec Xipharès, en particulier son incapacité à se rebeller, en dépit des opinions critiques visant l'ordre établi par le Roi .Elle aussi estime que son amour pour Xipharès est une valeur supérieure aux autres. [...]
[...] L'épopée Au-delà du tragique, la pièce est marquée par un arrière-plan et des éléments épiques prononcés. Cela passe par le langage, notamment à travers le rythme soutenu des actions, la rapidité de certains enchaînements, tout cela se déroulant sans confusion aucune. Mais surtout, la guerre constitue le cadre et la toile de fond de l'intrigue politico-amoureuse (en réalité, surtout politique). Les Romains ne sont jamais loin, dans la trahison du fils comme plus concrètement, aux portes de la ville. L'épopée se nourrit de ce qu'elle a elle-même engendré. [...]
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