Bajazet est une tragédie en cinq actes et en vers, écrite par Jean Racine (1639-1699) et représentée au théâtre de l'hôtel de Bourgogne (Paris) en 1672.
Il s'agit de la sixième tragédie de Racine. Elle occupe une place particulière, dans la mesure où le dramaturge s'inspire d'évènements qui lui sont contemporains, mais situés en Turquie (...)
[...] La pièce s'achève donc sur des tonalités funestes. En effet, Acomat échappe à la mort, mais les autres personnages sont destinés à mourir là où ils ont évolué et intrigué : dans le sérail. Julien Gracq déclarera d'ailleurs qu'il s'agit d'une tragédie de la mise à mort, la tragédie du cadavre derrière la porte Car une fois de plus, l'espace vient jouer son rôle amplificateur. La mort n'effraie pas pour autant les protagonistes ; Bajazet lui-même déclare ceci : la mort n'est point pour moi le comble des disgrâces Et d'une certaine manière, il meurt dans la gloire puisqu'il ne s'est pas trahi. [...]
[...] RESUME DE LA TRAGEDIE Acte I Le confident du grand vizir Acomat, Osmin, vient rapporter à Byzance des nouvelles du siège de Babylone, dont le sultan Amurat est responsable. Si cette opération échoue, le sultan sera abandonné par les janissaires. Or Acomat complote contre son maître et se satisfait donc de la tournure prise par les évènements. Il veut se révolter contre ce dernier ; il a donc commencé par ne pas exécuter Bajazet comme il en avait l'ordre. Ce dernier est le frère du sultan, dont Roxane, la favorite d'Amurat, est éprise. En l'absence du souverain, Roxane a le pouvoir absolu dans la ville. [...]
[...] Elle est amoureuse de Bajazet depuis sa plus tendre enfance. C'est d'ailleurs sur ce point qu'elle rejoint le dilemme tragique de son amant. Leur amour a toujours été secret, bien qu'encouragé par la mère de Bajazet : Nous avons su toujours, nous aimer et nous taire Atalide, comme Bajazet, a aussi un côté coupable. Elle se fait en effet complice d'Acomat, tout en faisant preuve d'une jalousie qui n'est pas compatible avec son premier engagement. D'ailleurs, c'est en ayant précipité le cours néfaste des évènements qu'Atalide est conduite au suicide ; et non, comme ce que l'on pourrait croire, en raison de la perte de son amant. [...]
[...] La pièce s'achève donc sur un bain de sang, soulignant ainsi la violence de l'amour. Le tragique de la pièce Il passe par plusieurs éléments : - l'évocation de la mort de Bajazet dès l'ouverture, ce qui anticipe la fatalité du destin - la machine infernale qui se déploie et finit par broyer les personnages, malgré leurs efforts pour parvenir à leur fin. - l'impression justifiée d'une issue jouée d'avance - la fatalité interne aux personnages, à travers notamment les dilemmes de Bajazet et d'Atalide, entre politique et amour. [...]
[...] En effet, Bajazet s'est réconcilié avec Roxanne. Mais son amant la rassure en lui prouvant sa froideur et les promesses plutôt floues vis-à-vis de Roxane. Cette dernière s'interroge et, après avoir constaté la froideur de Bajazet, commence à soupçonner sa relation avec Atalide. Paraît alors Orcan, un envoyé d'Amurat. Acte IV Orcan vient annoncer qu'Amurat a réussi à prendre Babylone. Atalide, qui cache une lettre d'amour écrite par Bajazet, apprend la nouvelle par Roxane, qui lui annonce aussi le retour prochain du sultan, ainsi que l'exécution à venir de Bajazet. [...]
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