Athalie est une tragédie en cinq actes et en vers, écrite par Jean Racine (1639-1699) et créée en 1691 pour les pensionnaires de Saint-Cyr. La pièce fait suite à Esther et reprend à nouveau des thématiques bibliques.
C'est donc la seconde tragédie à caractère sacré de Racine. Ce n'est qu'en 1702 que la pièce commence à avoir du succès, et il faudra attendre 1716 pour qu'elle soit enfin représentée publiquement (...)
[...] A la fois tragédie sacrée et réflexion politique, Athalie reste pourtant une pièce racinienne peu connue du public, malgré l'éloge qu'en a fait Voltaire : peut-être le chef-d'œuvre du genre humain RESUME DE LA PIECE Acte I Athalie a organisé le massacre de ses petits-enfants et s'est installée sur le trône de Juda, instaurant par la suite le culte de Baal. Malgré tout, de nombreux Hébreux continuent le culte juif. Parmi eux se trouve Abner, un officier du royaume. Un jour qu'il se rend au temple pour célébrer la fête des Prémices, Abner exprime ses inquiétudes au grand prêtre Joad. Ce dernier le rassure, mais il reste très mystérieux dans ses paroles. [...]
[...] D'ailleurs, le choix de Racine d'intituler sa pièce Athalie et non Joas est justifié dans sa Préface. Il y explique que le personnage de la reine est plus célèbre ; mais une autre interprétation est possible, celle d'une attention toute particulière portée au caractère dramatique et plus violent du personnage. En effet, on remarque que l'essentiel de ses interventions est indissociablement lié à la violence. Athalie en ce sens s'inscrit bien dans la lignée familiale dont elle est héritière, puisqu'elle apparaît presque comme une victime de cette fatalité passionnelle et violente. [...]
[...] Malgré tout, l'espoir d'une renaissance psychologique et morale reste dans une impasse, puisque la violence ressurgit comme un phénomène de pure fatalité. Silence divin et corruption terrestre Comme Jean Rohou l'a constaté, cette tragédie porte beaucoup sur la reconnaissance du projet de Dieu par son peuple Car les personnages et les groupes ont beau s'entretuer dans la pièce, nous constatons toutefois que Dieu ne s'y montre pas. C'est d'ailleurs ce que reproche Abner, qui voudrait que des miracles se produisent, ou tout au moins des signes. [...]
[...] La domination est donc un moteur de son existence. Mais elle sera punie par le ciel à la fin de la tragédie. Toutefois, son règne comporte aussi une partie positive, car c'est une grande Reine De nombreux succès marquent sa trajectoire politique. Même Jérusalem est en paix. Ensuite, ce n'est pas un personnage totalement négatif dans la mesure où elle a le sens du devoir. D'ailleurs, la vengeance contre les Juifs est en réalité la vengeance du massacre de sa famille. [...]
[...] La prophétie C'est un thème qui revient souvent dans Athalie. Joad en est le principal intermédiaire ; sa prophétie doit d'ailleurs être envisagée comme dépassant le cadre de la pièce. Cette partie a été totalement inventée par Racine, et est souvent présentée comme audacieuse et brillante, tant du point de vue de l'apport à l'action que de celui des vertus pédagogiques qu'elle transmet (en rappelant la filiation christique entre le peuple de Juda et le public). Joad est secondé par le chœur dans son rôle de prophète. [...]
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