Race et Histoire fut publié pour la première fois en 1952, parmi une série de brochures consacrées au racisme dans le monde. Dès lors, Claude Lévi-Strauss tente d'introduire une réflexion nouvelle sur la culture occidentale et le sens de la civilisation.
I) Race et culture
Quelle a été la part des races humaines dans la civilisation ?
Dans un premier temps, selon l'auteur, une des erreurs à ne pas commettre est de s'appuyer sur les caractères psychologiques des groupes d'hommes afin de les classer selon un ordre biologique, donc scientifique. De plus, il est tout aussi faux de les définir de façon négative que de façon positive. En effet, les inégalités entre "races humaines" sont, de manière simple et scientifique, peu abondantes et principalement qualitatives (...)
[...] On peut donc penser que si la révolution industrielle ne s'était pas manifestée en Europe, elle l'aurait fait ailleurs un jour ou l'autre. D'où la futilité d'accorder une primauté industrielle à l'Occident De cela découle une constatation fort simple : toute histoire est forcément cumulative, il n'existe que des différences de degré. La réaction en chaîne qui a apporté la révolution industrielle aurait pu se produire dans d'autres pays. Tout n'est alors que probabilité ! Cela, Lévi-Strauss le montre par une analogie avec un joueur à la roulette : celui qui parie sur un tirage de plusieurs numéros consécutifs ne porte pas son attention sur les tirages de deux numéros consécutifs, ce qui relève pourtant de la régularité. [...]
[...] Ainsi, le progrès procède par sauts, et suit une voie plus que sinueuse. De temps à autre, le cumul des échecs et des réussites forme une combinaison favorable ; on dit que l'histoire est alors cumulative. Une des histoires cumulatives les plus spectaculaires est probablement celle de l'Amérique : en quelques milliers d'années, les cultures rassemblées sur ce continent ont su promouvoir un ensemble de techniques plus que varié, dont nous bénéficions encore aujourd'hui. VI) Histoire stationnaire et histoire cumulative L'exemple américain serait donc, pour nous, un exemple d'histoire cumulative et non un exemple d'histoire stationnaire. [...]
[...] Ainsi, cette dernière est-elle un inconvénient (trop grande diversité) ou un avantage (richesse) pour l'humanité ? Plus que cela, il reste une difficulté à résoudre ; certes, la diversité raciale est indépendante de l'intelligence, mais il convient d'expliquer l'inégalité culturelle qui, par exemple, a fait se développer plus rapidement la civilisation occidentale que d'autres civilisations humaines. II) Diversité des cultures Pour comprendre les cultures humaines, il est nécessaire de les répertorier. Néanmoins, plusieurs difficultés s'annoncent. Dans un premier temps, il faut prendre en compte le fait qu'il existe de très nombreuses cultures contemporaines. [...]
[...] Une seconde difficulté vient s'ajouter à la précédente : comment distinguer des cultures différentes ? En effet, deux cas de figure s'offrent à nous. Plusieurs cultures peuvent se développer à partir d'un tronc commun et sembler ainsi très proches, alors que d'autres, qui n'entretiennent aucun rapport, semblent très différentes. A l'inverse, des cultures à l'origine différenciée se ressemblent parfois de manière frappante, tandis que celles qui possèdent une même base tendent à accentuer leurs différences (on peut prendre l'exemple des pays d'Europe). [...]
[...] Dès lors, bien que certaines tribus australiennes utilisent encore des outillages en pierre, on ne peut prétendre expliquer la préhistoire en les étudiant par le simple fait que nos ancêtres utilisaient des pierres taillées. Ou encore, il serait malhabile de dire que les peintures rupestres du paléolithique sont liées à des rites de chasse sous prétexte que cela est le cas dans certaines populations primitives actuelles. Et pourtant, les exemples de telles absurdités sont nombreux. Dire que des sociétés sont seulement des étapes du développement d'autres sociétés est une erreur, puisque cela reviendrait à dire que certaines sociétés n'ont pas eu (ou presque) d'histoire, qu'elles n'ont absolument rien fait. [...]
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