Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre 25 de Gargantua, écrit en 1534 par François Rabelais, écrivain humaniste de la renaissance et auteur de Pentagruel, oeuvre condamnée la même année par la Sorbonne.
Frère Jean, ayant remporté des victoires et fait preuve de grand courage, a obtenu comme récompense de la part de Grandgousier le droit de fonder une Abbaye (...)
[...] Rabelais se sert de nombreuses hyperboles lors de la description des habitants de Thélème: par exemple "jamais on ne vit de chevaliers si vaillants, si hardis, si adroits". Ils savent tout faire, comme les humanistes: ils sont bons chevaliers, les hommes se battent, les femmes travaillent l'aiguille. Ce sont les valeurs de l'aristocratie et des romans de chevalerie, et elles sont révélatrices de celles que soulignent les humanistes en matière d'éducation: développement des facultés intellectuelles et physiques, relevant du Moyen-Âge. En effet, malgré le fait que les humanistes considéraient cette époque comme une époque d'obscurantisme, ils conservent tout de même certaines habitudes telles que l'initiation au combat. [...]
[...] il voit quand même les inconvénients et les paradoxes de son utopie. [...]
[...] Ainsi en avait décidé Gargantua. Pour toute règle, il n'y avait que cette clause, Fais ce que voudras; parce que les gens libres, bien nés et bien éduqué, vivant en bonne compagnie, ont par nature un instinct, un aiguillon qui les pousse toujours à la vertu et les éloigne du vice, qu'ils appelaient honneur. Ces gens-là, quand ils sont opprimés et asservis par une honteuse sujétion et par la contraint, détournent cette noble inclination par laquelle ils tendaient librement à la vertu, vers le rejet et la violation du joug de servitude; car nous entreprenons toujours ce qui nous est interdit et nous convoitons ce qui nous est refusé. [...]
[...] Le passage est en fait un texte argumentatif dans lequel Rabelais cherche à nous convaincre de cette vérité humaine. Le rare vocabulaire n'est donc qu'un prétexte à l'argumentation sur le principe de la liberté, il est dénué de son sens spirituel. l'espace religieux présente aussi de nouvelles caractéristiques. Lorsqu'un religieux entre dans une abbaye, il fait normalement trois vœux, qui à Thélème ne sont pas du tout respectés: tout d'abord, les hommes et les femmes sont ensemble, donc la chasteté n'est pas promise; ensuite, tous sont issus de l'aristocratie, donc sont riches, et le vœu de pauvreté est rompu; enfin, le vœu d'obéissance ne peut être fait puisque la seule loi de l'Abbaye est justement de ne pas obéir. [...]
[...] Dans ce texte argumentatif, Rabelais nous donne un modèle de la société idéale. Dans un espace religieux complètement dénaturé. Nous allons donc nous demander en quoi l'Abbaye de Thélème est une société utopique: Dans un premier temps, nous verrons quelles sont les qualités requises pour l'élaboration d'une société idéale, pis nous étudierons les caractéristiques de ce nouvel espace religieux pour analyser la raison et les limites de cette utopie. TEXTE ETUDIE Gargantua, chapitre 55 Toute leur vie était ordonnée son selon des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur bon vouloir et leur libre arbitre. [...]
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