Le Marquis de Sade n'a jamais consenti à rallier ni la « norme », ni une sexualité « normale », et a sans cesse revendiqué son individualité.
Il y a plusieurs décennies Gilbert Lely offrait un témoignage essentiel sur l'auteur avec « Les Vies de Sade », dont les différentes rééditions agrémentent son travail au fil du temps. Les documents et témoignages sur l'écrivain font moins défaut qu'auparavant car celui-ci revient au gout du jour ces dernières années, grâce à des chercheurs désireux de le réhabiliter ou de restituer une certaine vérité plus objective, sur l'homme, dont le néologisme formé d'après son nom évoque toujours une perversion sexuelle.
Pour la première fois en 1834, dans le Dictionnaire universel, on lit au mot sadisme, la définition suivante : « aberration épouvantable de la débauche : système monstrueux et antisocial qui révolte la nature ».
Beaucoup de gens de lettres ont voulu le sortir de la censure, comme Apollinaire et les surréalistes, puis par leur travail, Paul Bourdin, Maurice Heine, Jean-Jacques Pauvert, Maurice Lever et plus récemment Michel Delon. Ce dernier lui offre ses lettres de noblesse avec l'introduction de son œuvre dans la bibliothèque de La Pléiade, puis par sa correspondance découverte au XXe siècle, nous apprenons à mieux connaître Donatien Louis.
[...] Il a pu disposer d'archives familiales inédites et a consulté des lettres et documents non explorés. Son portrait du marquis au-delà du mythe, de l'être atypique, révoltant ou pathétique, dont la vie tumultueuse est un roman, révèle une personnalité complexe, où la sensualité côtoie l'arrogance et où domine un immense sentiment de solitude. Pour la première fois, un livre considère l'angle de la recherche historique, sans fausse pudeur, sans complaisance et sans passion. II ne condamne, ni n'absout, il ne réhabilite pas non plus, mais rend au marquis son visage d'homme, profondément ancré dans son siècle et dans son milieu. [...]
[...] C'est quoi ? Le Marquis de Sade n'a jamais consenti à rallier ni la norme ni une sexualité normale et a sans cesse revendiqué son individualité. Il y a plusieurs décennies Gilbert Lely offrait un témoignage essentiel sur l'auteur avec Les Vies de Sade dont les différentes rééditions agrémentent son travail au fil du temps. Les documents et témoignages sur l'écrivain font moins défaut qu'auparavant, car celui-ci revient au gout du jour ces dernières années, grâce à des chercheurs désireux de le réhabiliter ou de restituer une certaine vérité plus objective, sur l'homme, dont le néologisme formé d'après son nom évoque toujours une perversion sexuelle. [...]
[...] Avec son père, il ne bénéficie pas non plus du modèle idéal pour se comporter en bon père de famille celui-ci pratique avec assiduité la séduction et le libertinage et est mis à l'écart par le roi pour avoir séduit sa maîtresse. Son oncle, l'abbé Jacques François de Sade à qui il est confié n'est pas plus digne de confiance, puisque Donatien écrit en 1765, que tout prêtre qu'il est, il a toujours un couple de gueuses chez lui et il qualifie son château de bordel Des attachements affectifs défaillants et perturbés Que peut-on deviner des attachements avec lesquels il se construit adolescent, en particulier avec l'Abbé Jacques François Amblet, certainement déterminant pour le caractère du jeune homme. [...]
[...] A titre d'exemple, Goé, Ceilcour et Dorgeville ont l'air vertueux et honnête, mais sont les bourreaux de la personne qu'ils aiment, et se cachent hypocritement derrière le masque de motivations sociales reconnues, pour imposer leur volonté de puissance et leur désir de possession. Même si le dénouement est moins sanglant la construction des récits est parallèle et similaire au besoin de dominer et de tuer des romans pornographiques. L'ambiguïté de ce désir de possession proche de la mort se substitue à celle-ci et la structure des récits révèle ce que cachent les discours moraux. [...]
[...] Il est difficile de considérer le sadisme et le masochisme, comme on considère la lèpre, la peste, la maladie de Parkinson. Le mot maladie ne convient pas. Il n'en reste pas moins que Sade et Masoch nous présentent des tableaux de symptômes et de signes inégalables. En tout cas, «malades» ou cliniciens, et les deux à la fois, Sade et Masoch sont aussi de grands anthropologues, à la manière de ceux qui savent engager dans leur œuvre toute une conception de l'homme, de la culture et de la nature - de grands artistes, à la manière de ceux qui savent extraire de nouvelles formes, et créer de nouvelles manières de sentir et de penser, tout un nouveau langage. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture