Fiche de lecture du livre Les sociétés en guerre, 1911-1946 consistant à réfléchir sur le concept forgé par l'historien américain George Mosse en 1990 : "Brutalisation des sociétés et brutalisation des combattants".
[...] Brutalisation des sociétés et brutalisation des combattants d'après l'analyse d'Antoine Prost dans Les sociétés en guerre, 1911-1946 (réflexion sur le concept de G. Mosse) Historien américain George Mosse en 1990 : brutalisation : néologisme qui établit un lien fort entre l'expérience de la guerre et l'émergence du nazisme : c'est parce que la société allemande a été rendue brutale par la guerre qu'elle a accepté l'hitlérisme. La difficulté est que les sociétés française et britannique, qui ont mené la même guerre et auraient dû subir la même brutalisation, n'ont pas connu la même évolution. [...]
[...] En France au contraire la même expérience a conduit au pacifisme et à la réconciliation civique. Il en est des sociétés comme des individus : la guerre les a moins transformés qu'elle ne les a révélés à eux-mêmes. [...]
[...] L'homme nouveau Thème récurrent au XXème siècle : société décadente qui avait besoin d'être régénérée par la jeunesse, la virilité, l'énergie et la volonté. Son impact sur les étudiants et les élites intellectuelles est un cadre antérieur à la guerre, susceptible d'en orienter la représentation. L'expérience de la guerre conduit à l'héroïsation des soldats. L'horreur de la mort de masse aurait fait des guerriers des chevaliers du temps présent et non des tueurs. Cette idéalisation des soldats conduit à revendiquer pour eux un droit à contrôler les destinées de la nation. [...]
[...] Un pays victorieux (la France) n'avait pas besoin de renforcer le contrôle de la nation sur les citoyens et d'affirmer sa supériorité : l'existence de la nation n'était pas en jeu. La situation était différente en Allemagne où la nation se désagrégeait sous le choc de la défaite et de la révolution. Mais la brutalisation de la politique allemande a des racines plus profondes : c'est aussi la persistance d'une culture politique bien antérieure à la guerre. La force et le droit La culture politique allemande affirmait la légitimité de la force (Bismarck) : politique tranchée par le fer et le sang, non par des discussions et des accords : la politique des professeurs était du temps perdu. [...]
[...] la proportion de braves de l'ordre de est vraisemblable. Quel est le statut du tueur à la guerre : le héros positif que l'on donne en exemple ou la brute dont on se sert ? Même un Jünger qui développe inlassablement l'ivresse du corps à corps, est accessible à la pitié. La guerre n'a brutalisé, au sens de rendre brutal, qu'une infime minorité des soldats, ceux qui y étaient enclins. Mais l'immense majorité aspire à se libérer des visions d'horreur du champ de bataille. [...]
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