Marqué à la fois par sa situation personnelle perturbée et le contexte historique et culturel dans lequel il évolue, Kafka signe son œuvre de son propre sentiment de faute et de culpabilité. Déjà dans son journal à la date du 20 décembre 1910, soit quatre ans avant la rédaction du roman, il s'exclamait : « un appel retentit sans cesse à mon oreille : puisses-tu venir tribunal invisible ! » Ce message bien que sibyllin rend pourtant compte de l'état d'esprit de l'auteur, hanté par la faute et la venue d'une puissance indiscernable. Cette thématique s'étend à toute l'œuvre de Kafka tandis que le Procès s'inscrit dans un paysage d'écrits aux tonalités judiciaires.
[...] Suivant une sorte de méthode expiatoire, il semble retranscrire toute cette violence dans La colonie pénitentiaire3. Il rédige en parallèle le procès qui, lui, apparaît comme une sorte de contrepoint, évitant de toutes les façons la violence, la crûdité, mais préférant la suggestion. Contexte culturel Au début du XXe siècle, un bouleversement s'opère dans tous les domaines, aussi bien artistiques que culturels. Au niveau de la recherche, Einstein propose une nouvelle conception de l'univers avec la théorie de la relativité tandis que Freud initie la psychanalyse. Les artistes entrent quant à eux en dissidence. [...]
[...] Il débute la rédaction du Procès en août, un mois après sa rupture avec Félice Bauer. L'écrivain craint que le mariage ne s'oppose à sa plus importante raison de vivre : écrire. Le statut mal assimilé de fonctionnaire Son travail en tant qu'employé de bureau dans une compagnie d'assurances lui pose le même problème que précédemment. En effet, Kafka craint toujours de s'éloigner de son occupation favorite qu'est l'écriture. De plus, il découvre la hiérarchie et la complexité des rouages administratifs qui aliènent l'homme et le déshumanisent. [...]
[...] Il y rencontre Block, un négociant accusé comme lui, qui consacre tout son temps à son affaire et passe même des jours et des nuits entières chez Huld qui ne perd pas une occasion de l'humilier et de le soumettre. Ceci même devant K. qui achève d'être rebuté par l'inutilité de son avocat. Joseph K. est chargé de faire visiter la cathédrale à un client italien qui ne se présentera jamais. K. est alors interpellé par l'aumônier de la prison depuis une petite chaire. Ce dernier lui raconte la parabole de l'homme de la campagne qui attend toute sa vie devant les portes de la loi. [...]
[...] D'ailleurs, c'est Joseph K. qui symboliquement tient la lanterne servant à le guider dans la cathédrale, signifiant qu'il revient à chacun de trouver un sens à son existence et d'entreprendre le cheminement intérieur. Le roman, c'est mon je, mon impossibilité de vivre. (Kafka, journal) Son angoisse n'est jamais exprimée en toutes lettres, elle se fond dans la matière du texte. Bibliographie indicative Philippe Réfabert. De Freud à Kafka : L´origine en procès, Calmann-Lévy p. Morel J.P. Le procès de Franz Kafka, Gallimard p. [...]
[...] de son procès par l'attraction du désir, de la jalousie qui le préoccupe. Les femmes exercent une attraction physique sur K. en suivant un mode sensuel et érotique parfois même animal (le baiser de K. à Mlle Bürstner). Le désir est prégnant dans le roman, mais jamais assouvi : Mlle Bürstner fuit la pension, la femme de l'huissier part avec l'étudiant). Il n'y a que Leni qui satisfasse K. mais celui-ci se voit contraint de la partager avec Block et l'avocat. [...]
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