Le livre « Printemps inuit, naissance du Nunavut » a été écrit par Michèle Therrien, maître de conférences à l'Inalco, Paris. Il a paru aux éditions Indigène en mars 1999, soit peu avant la création du Nunavut, le 1er avril 1999.Il comporte un préface de John Amagoalik qui a dirigé la Commission d'établissement du Nunavut.
L'auteur a cherché a expliquer comment cette nation autochtone a pu améliorer sa situation de colonisé en persuadant le gouvernement canadien de faire du nord du Québec un troisième territoire, administré par les Inuits eux-mêmes. Ce nouveau territoire se nomme désormais « Nunavut », c'est-à-dire « notre terre ».
J'ai choisi ce livre pour plusieurs raisons: la première raison est que je voulais faire un lien avec mes études de droit or quoi de mieux que l'avènement juridique d'un peuple autochtone de quelques milliers d'habitants auquel le Canada octroie des droits mais aussi 1/5ème de son territoire et 2/3 son littoral? La deuxième raison est que ce mystère inuit me fascine : ils ne sont pas les seuls indiens sur tout le continent américain, pourtant ils font partie des très rares à avoir réussi à être reconnus juridiquement (et non pas seulement financièrement) par leur colonisateur. Les seuls avec lesquels il m'est possible de faire le rapprochement sont les indiens Navajos, qui ont créés le Navajoland, avec un parlement bilingue navajo-anglais.
Alors à quoi est due cette création? Au Canada qui est un pays compréhensif où l'on vit bien? Mais ce pays est bien loin d'être un modèle d'intégration pour tous les autochtones qui y vivent : les indiens Haïda de Vancouver et les Mi‘kmaq ont très peu d'alternatives aux réserves et ventes d'objets aux touristes .
Peut-être est ce alors la région des Inuits, froide et glacée, coupée du monde, qui n'intéresse pas le Canada? Pourtant le sous-sol inuit recèle de trésors et on pourrait en parallèle se demander pourquoi les Américains ont persécuté les habitants du désert de l‘Arizona? Passer?S'approprier le terrain?
L'auteur de « Printemps inuit » ainsi que John Amagoalik semblent surtout retenir la patience exemplaire des Inuits, ainsi que leur stratégie politique. Mais dans une contrée déserte dépendante d'Ottawa à 99%, aurait-il été prudent d'être moins patients?
Ce livre comporte 7 chapitres et semble se présenter en trois parties :
1°) Position du problème: rappels historiques et géographiques sur les Inuits et conséquences directes de la création d'un gouvernement autonome inuit.
2°)Les problèmes rencontrés lors de la création du Nunavut ( modèles autochtones différents des modèles des nations industrialisées )
3°) Le modèle de gouvernance espéré se basant sur les fondements essentiels de la culture inuit.
Je ferai personnellement, non pas deux parties comme tout juriste qui se respecte, mais trois afin de pouvoir terminer sur quelques recherches personnelles sur la situation actuelle du Nunavut, 8 ans après sa création. Je partagerai donc le livre en deux : la création même du Nunavut : le long chemin de négociations entre un gouvernement fédéral et quelques Inuits ( I ), puis la manière dont le nouveau gouvernent prendra en compte les attentes de ses habitants ( II ). Je terminerai sur l'état actuel du Nunavut afin de pouvoir évaluer le travail effectué en huit ans. Enfin, je ferai un commentaire personnel de ce livre. ( III )
[...] Comment allier ces valeurs avec la mise en place d'un système d'administration à l'occidentale Mais le peuple Inuit est un peuple de transition qui a toujours dû s'adapter à son environnement. Désormais, même si les jeunes vont à l'école et les adultes travaillent, généralement pour l'administration, beaucoup se réfugient dans leurs valeurs traditionnelles. Le nouveau gouvernement s'est retrouvé confronté, malgré cette adaptation, à de gros problèmes sociaux. La mise en place de ce gouvernement inuit Il ne s'agit pas ici pour les Inuits d'autonomie politique, mais seulement du droit d'administrer eux-mêmes leur nouveau territoire. [...]
[...] «Printemps inuit, naissance du Nunavut Michèlle Therrien Introduction Le livre Printemps inuit, naissance du Nunavut a été écrit par Michèle Therrien, maître de conférences à l'Inalco, Paris. Il a paru aux éditions Indigène en mars 1999, soit peu avant la création du Nunavut, le 1er avril 1999.Il comporte une préface de John Amagoalik qui a dirigé la Commission d'établissement du Nunavut. L'auteur a cherché à expliquer comment cette nation autochtone a pu améliorer sa situation de colonisé en persuadant le gouvernement canadien de faire du nord du Québec un troisième territoire, administré par les Inuits eux-mêmes. [...]
[...] Espérons que le Nunavut améliorera sa politique interne pour pouvoir prendre sa place dans les relations internationales. Appréciation personnelle du livre Ce livre a le mérite d'être très documenté et de nous informer en termes clairs de la situation actuelle des Inuits du nord du Canada. Je m'attendais malgré tout à ce que l'auteur se penche plus sur la question du développement des négociations et sur les solutions proposées pour arranger la situation. Parfois, il m'a été difficile de comprendre le lien entre la création juridique d'un territoire et certaines caractéristiques des Inuits, tel la chasse au phoque. [...]
[...] Mais cette réduction de liberté a entraîné de graves problèmes sociaux : le suicide, la violence, le chômage, un taux de natalité très élevé etc. La liste est longue des malheurs qui font rage dans le Grand Nord canadien .Pourtant le Canada est le pays qui dépense le plus pour aider ses autochtones mais l'argent n'arrive que rarement à destination. Les autochtones sont méprisés par presque 50% des canadiens qui considèrent qu'ils sont plus choyés qu'eux. Donner aux Inuits l'occasion de s'administrer seuls fait d'autant plus peur aux canadiens qui craignent une menace pour la souveraineté nationale. [...]
[...] En 1999, la question du financement d'un programme éducatif bilingue n'a pas été assez étudiée. Le gouvernement demande depuis 2002 un financement fédéral additionnel pour un programme d'éducation bilingue. Une des absurdités du système est que quatre millions de dollars par an sont fournis par le gouvernement fédéral afin de promouvoir l'utilisation du français au Nunavut tandis que les Inuits reçoivent seulement un million pour promouvoir l'utilisation de leur propre langue. Il faudrait en premier lieu former des enseignants, or certains ne parlent même pas Inuktitut. [...]
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