Principes fondamentaux de l'histoire de l'art, Chapitre 1, Heinrich Wolfflin, définition, couple linéaire-pictural, art suisse, Civilisation de la Renaissance en Italie, art baroque, principe linéaire, perspective, métaphysique, auteur, mouvements généraux, limites, critiques, perception, individualités, sphère culturelle
Heinrich Wölfflin (1864-1945) est un historien de l'art suisse. Élève de Jacob Burckhardt qui fut spécialiste de la Renaissance, Heinrich Wölfflin publie son œuvre majeure, les Principes fondamentaux de l'histoire de l'art, en 1915 ; l'œuvre consolide la construction théorique de l'histoire de l'art telle que relancée par Burckhardt avec son ouvrage La Civilisation de la Renaissance en Italie (1860) et Wölfflin se présente « comme l'un des pères, et sans doute le principal théoricien de l'approche formaliste » ; approche formaliste assimilable à la Kunstwissenschaft ou « science de l'art qui se développe en Allemagne à cette époque » et qui tente d'isoler son objet, l'art (ou même l'histoire de l'art dans une dimension historiographique) pour en faire un objet digne d'étude scientifique et systématisée sous la forme d'une théorie complète.
[...] En effet, dans Renaissance et Baroque (1888) dans lequel Heinrich Wölfflin détaillait déjà son premier couple qu'il réexpose dans ses Principes fondamentaux de l'histoire de l'art (1915) formalisé quelques années plus tard, il écrit : « Un style ( . ) exprime une époque, il change quand change la sensibilité. La Renaissance devait périr parce que son rythme n'était plus celui de son époque, parce qu'elle n'exprimait plus ce qui préoccupait l'époque, ce qui était ressenti comme essentiel ». J'identifie une structure « psychologique » ou « psycho-historique » qui surplombe, en quelque sorte, les transitions entre les deux objets qui s'opposent apparemment, mais qui s'opèrent plutôt sur le mode d'une réciprocité et, parfois, d'une complémentarité. [...]
[...] ) Je les ai compris comme les principes les plus hauts, les valeurs suprêmes, et donc les plus hautes exigences de l'esprit ». Enfin, je pense que l'on pourrait s'attacher à démontrer que Wölfflin, homme de son temps, est d'abord centré sur une évolution historique de la sphère culturelle et de l'aire civilisationnelle européenne et, plus largement, occidentale. Il ne prend pas en compte les mouvements périphériques ni l'histoire globale et extraoccidentale qui a pu influencer les diverses sources occidentales du renouvellement esthétique. [...]
[...] Il hisse ainsi l'histoire de l'art au rang de réflexion générale sur l'évolution des mentalités et des perceptions ; pour Heinrich Dilly, Heinrich Wölfflin est l'initiateur d'un mouvement « quasi structuraliste » avant l'heure dans l'histoire de l'art. Aussi, les Principes fondamentaux de l'histoire de l'art constituent-ils pour Dilly « un modeste laboratoire où l'on tente tout au plus une expérience » et le début de la « constitution d'une collaboration interdisciplinaire » qui est bien le reflet d'une époque versée dans une érudition plurielle. [...]
[...] Très concrètement, j'observe que l'auteur, pour illustrer sa catégorie duale, cerne les techniques visuelles de Rembrandt (1606-1669) et de Dürer (1471-1528), le premier se rattachant au style baroque et le second au style de la Renaissance ; le premier, pictural, le second, linéaire. Dürer opte ce faisant, pour l'auteur, pour un tracé particulièrement caractérisé par sa stabilité et sa régularité : le spectateur fait d'autant moins d'effort qu'il est en tout premier lieu un esthète qui a pour fonction principale d'admirer « le bel écoulement et la belle harmonie des lignes ». [...]
[...] En cela, je l'inscris ainsi dans un registre qui dépasse le simple cadre disciplinaire de l'histoire de l'art et élargit ses compétences par une interdisciplinarité et une interculturalité au cœur de son travail. Il renouvelle ainsi la conception traditionnelle d'une histoire de l'art qui fonctionnerait en fonction de datations pivots et qui ne reflèterait pas les grandes structures et les grandes dynamiques de la contemporanéité des individus qui ont « manifesté » l'art, plus qu'ils ne les ont eux-mêmes inventés. [...]
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