On dit souvent que La Princesse de Clèves est le « chef-d'œuvre du roman au dix-septième siècle ». Mais qu'est-ce que ce chef-d'œuvre ?
Ce roman pose des problèmes importants que j'ai choisi d'approfondir : la force destructrice de la passion (au même titre que dans Phèdre) ainsi que la morale du roman. J'essaierai enfin de déterminer le genre de cette œuvre que l'on dit souvent « inclassable ».
Comme nous l'avons déjà vu dans Phèdre, de l'Antiquité au début du dix-septième siècle, la passion est considérée comme une maladie et nous l'associons donc à la douleur et au chagrin. De plus, la passion est violente et surtout subie.
[...] Le prince de Clèves tombe amoureux d'elle au premier regard et l'épouse peu après. Mais lors d'un bal, la jeune princesse fait la rencontre du duc de Nemours : le coup de foudre est réciproque. Mise en garde par sa mère, la princesse de Clèves essaie de lutter contre cette passion, mais le duc lui fait une cour pressante. Elle fuit, en vain, et finit par avouer sa passion à son mari. Monsieur de Clèves, par jalousie, fait espionner sa femme, qui est pourtant irréprochable. [...]
[...] Avant-propos J'ai lu La Princesse de Clèves en environ une semaine. Je ne peux pas dire que cette lecture m'a déplu, mais je n'ai pas non plus été particulièrement emballée par l'histoire. L'écriture est agréable et ce roman se lit facilement, mais j'ai trouvé le temps plutôt long. L'intrigue reste plus ou moins toujours la même et n'avance pas vraiment. En fait, seule la fin surprend vraiment le lecteur : on se serait attendus à ce qu'elle commence une nouvelle histoire avec le duc de Nemours une fois son mari disparu. [...]
[...] D'autre part, on pourrait dire que La Princesse de Clèves est une œuvre dite galante Cette classification serait plus légitime que le classique dans le sens où elle date cette fois du dix-septième siècle et donc de l'époque de Madame de La Fayette. La galanterie est en effet une catégorie esthétique autant qu'une manifestation de la politesse et de l'amour. La Princesse de Clèves appartiendrait donc à cette catégorie pour sa délicatesse et sa finesse. Il est donc finalement difficile de trancher en faveur de l'un ou l'autre genre. Chaque catégorie présente des similitudes et des différences avec le roman de Madame de La Fayette, notamment si l'on s'en réfère à l'histoire littéraire. [...]
[...] D'autant que la passion est mauvaise dans le sens où Madame de Clèves a de ce fait perdu l'estime et l'amour d'un mari qui meurt de jalousie. Mais la passion est surtout aliénante, car elle nous arrache à un homme et à nous-mêmes pour nous attacher au nouvel être aimé. La femme, victime d'une passion, aussi fidèle, aimante et intègre soit-elle, ne peut y échapper. Madame de Chartres, la mère de la princesse de Clèves, le comprend immédiatement, mais il est déjà trop tard : sa fille s'est déjà détachée de son époux. Même Madame de Clèves, qui s'en rend compte, ne peut rien faire. [...]
[...] Pourtant, sa raison lui dit de fuir le duc de Nemours. Même si les personnages, et notamment Madame de Clèves, croient écouter leur raison, c'est donc la passion qui les fait agir. Plus encore, même les épreuves de la vie n'éloignent pas la princesse de sa passion. Ainsi, la mort de sa mère lui fait croire un temps que ses sentiments sont éteints mais il n'en est rien et il en va de même lorsqu'elle trouve une preuve de l'infidélité du duc de Nemours. [...]
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