La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, rencontre entre Mademoiselle de Chartres et Monsieur de Clèves, coup de foudre, portrait d'une héroïne
Madame de Lafayette ne voulait pas paraître « auteure » et on l'a reconnue comme l'une des plus grandes romancières françaises. Son œuvre est assez mince puisqu'elle comporte deux romans, deux nouvelles et des mémoires. Pourtant, elle recouvre la plus grande révolution de l'histoire du roman en imposant une vision du monde, un regard, ceux d'un auteur à la fois présent et absent de son récit.
[...] Elle met en place la trame de sa funeste histoire mais en même temps, elle amorce déjà un dévoilement du sens de l'œuvre. [...]
[...] Le portrait d'une héroïne La romancière pare son personnage des plus rares qualités Beauté : - Occurrences fréquentes - Elle est dite parfaite ( on est dans le superlatif ( caractéristique du héros dans ls romans d'apprentissage La naissance, autrement dit la noblesse, ici la plus haute : - Champ lexical de la stupeur - étonnement littéralement frappé du tonnerre donc stupéfait Il n'y a rien de bien réaliste ni de concret dans ce portrait Le terme beauté est ressassé mais il semble contenir l'essentiel ( affirmation de l'indicible, donc on reste dans le très vague Termes hyperboliques : extrême jeunesse parfaite que l'on n'a jamais vu qu'à elle ( champ de l'exceptionnel sans avoir d'éléments concrets Si le portrait se fait plus précis,, notamment avec le regard attentif du Vidame de Chartres, les expressions restent elles aussi très abstraites : traits réguliers plein de grâces et de charmes blancheur de son teint sa blondeur ( aucune originalité par rapport au roman médiéval, surement pour se conformer aux canons de la beauté en vigueur à l'époque, la beauté archétypale, mais en même temps, la narratrice veut donner un éclat à une éblouissante apparition en défiant l'analyse tout en suscitant l'éloge, laissant ainsi une part de mystère sur le personnage Le langage Le langage est conventionnel, précieux dans son abstraction et les hyperboles, mais aussi aristocratique ou classique au sens du XVIIème siècle, avec une grande retenue, une essentielle bienséance Ainsi idéalisée et magnifiée, mais aussi marquée du sceau d'un style de la retenue, Mademoiselle de Chartres semble un peu mystique. Pourtant, en évoquant son éducation, on commence à singulariser l'héroïne. II. Une éducation exceptionnelle Une mère a donné tous ses soins à la formation du chef-d'œuvre Il n'y a rien que de convenu dans cette éducation dispensée par cette femme exceptionnelle. En effet, l'esprit et la beauté sont les charmes obligés dans la haute société aristocratique du temps. [...]
[...] Lieu choisi élégant mais ce n'est qu'une boutique, donc c'est un lieu qui installe les personnages dans une vie quotidienne C'est quand même un cadre moins prestigieux que celui de la deuxième rencontre. La naissance de l'amour chez Monsieur de Clèves est décrite de façon presque mathématique La beauté de Mademoiselle de Chartres provoque sa surprise son étonnement son admiration ( soudaineté, violence, fascination qui constituent les marques caractéristiques de ce coup de foudre : il conçut pour elle dès ce moment une passion Le mystère qui entoure la jeune fille n'est pas une arme de la jeune fille, elle ne cherche pas à être mystérieuse, ce n'est pas une arme du destin. [...]
[...] La pudeur, l'embarras et l'impatience de s'en aller sont les seuls sentiments exprimés par l'héroïne, rien qui ne réponde à la passion de Monsieur de Clèves. Le jeu des regards est sans équivoque : avec admiration toujours pour Monsieur de Clèves, tandis que Mademoiselle de Chartres ne témoigne à son égard qu'une attention civile et se soustrait à son regard. La densité de ces paragraphes permet l'évocation de ce qui est essentiel entre les deux personnages principaux : le manque initial d'harmonie entre les deux futurs époux. [...]
[...] C'est en somme un goût pour les intrigues amoureuses. C'est un jeu d'autant plus dangereux qu'il est agréable C'est aussi un jeu inégal où les femmes ne gagnent que des malheurs domestiques : si, mal aimée, la femme s'engage dans une liaison infidèle, cela n'est pas sans risque car l'orgueil masculin de l'époque n'apprécie pas les femmes scandaleuses. Madame de Lafayette déjà dans La Princesse de Montpensier avait fait le récit d'une vie féminine saccagée par le mariage et les amours coupables. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture