Dans la préface de ce livre, Primo Levi s'explique sur les raisons qui l'ont poussé à écrire ce texte:
"Je ne l'ai pas écrit dans le but d'avancer de nouveaux chefs d'accusation, mais plutôt pour fournir des documents à une étude dépassionnée de certains aspects de l'âme humaine. Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme."
L'ouvrage se veut à la fois témoignage et source de réflexion. Comment cela se manifeste-t-il dans le texte et que penser de cette exigence ?
Par souci de clarté, Primo Levi interrompt souvent la narration pour de longues descriptions qui dépeignent le fonctionnement du Lager, en démontent le mécanisme, retracent la vie du détenu dans ses moindres détails.
[...] Ainsi donc, l'immoralité de la survie est un thème prégnant dan l'ouvrage. Survivre signifie nécessairement se compromettre voire même pactiser avec l'ennemi. Peut-on tenter de survivre et rester moral ? A quel prix s'effectue la survie ? C'est le rapport entre l'exigence de survie et la persistance d'une étincelle d'humanité qu'explore l'auteur de ce texte. [...]
[...] B Victimes et bourreaux Il est à noter que le questionnement porte plus sur les victimes que sur les bourreaux. Confronté à sa propre déchéance physique et morale, l'auteur tente d'y apporter réparation. L'interrogation morale et philosophique reflète la souffrance ressentie à se sentir devenir autre. Les questions sur les bourreaux ne sont pas aussi présentes dans le texte, à quelques rares exceptions près. Le passage sur le docteur Pannwitz résume à lui seul l'incompréhension et la colère du prisonnier ainsi que le bourreau incarné par l'Aryen aux cheveux blonds reste foncièrement énigmatique. [...]
[...] La description remplit donc une fonction scientifique. B La narration La narration possède elle aussi valeur de témoignage. On pense , au récit de l'arrivée au camp qui fait une place non seulement au déroulement des faits, mais aussi aux interrogations et aux réactions des prisonniers : Et pourquoi nous faire rester debout, sans boire ,sans personne pour nous expliquer, sans chaussures, sans vêtements ,nus ,les pieds dans l'eau, et sans pouvoir nous asseoir ?(p.23) Toute réaction d'incrédulité, de colère ou d'incompréhension est en soi significative d'une réalité qui dépasse l'entendement. [...]
[...] Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme. (p.7) L'ouvrage se veut à la fois témoignage et source de réflexion. Comment cela se manifeste-t-il dans le texte et que penser de cette exigence ? 1 - Rendre compte La description Par souci de clarté, Primo Levi interrompt souvent la narration pour de longues descriptions qui dépeignent le fonctionnement du Lager , en démontent le mécanisme, retracent la vie du détenu dans ses moindres détails : Il faut savoir en effet qu'au Lager, l'étoffe est rare et précieuse ; le seul moyen que nous ayons de nous procurer un bout de chiffon pour nous moucher ou pour nous faire des chaussettes russes est justement de couper un morceau de chemise lors du changement de linge. [...]
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