La Preuve par le miel, Salwa Al Neimi, 2008, érudition, lectures clandestines, sexualité et islam, culture érotique, monde arabo-musulman, adultère, Mohammed Ibn Zakarya, Cheikh Sidi Mohammed al-Nafzawi, calife Mutawakil, cheikh al-Suyuti
L'œuvre de Salwa embrasse l'intime et l'érudition, au fil des pages ses lectures clandestines viennent agrémenter les récits particuliers et intimes de son héroïne - qui se veulent en partie autobiographique, pour ne pas dire totalement autobiographie (le doute subsiste comme ultime protection). C'est un je qui lui ressemble, mais qui reste fantasmé, elle use de "ruses de l'écriture" comme elle le dit elle-même. Nous appellerons l'héroïne par le prénom de l'auteur.
[...] En arabe firache (la couche) évoque le sommeil ou la maladie, l'accouchement ou la mort alors que sarir qui signifie le lit continent en lui-même le secret, « sir ». Elle explique page 98 « Le désir est secret. Le plaisir est le secret. Le sexe est le secret. Le sexe est le secret des secrets. Voilà pourquoi il reste à mes yeux attachés au lit, même lorsque je fais ça dans l'ascenseur. » Les histoires alternent avec le temps des souvenirs, et sans attendre une nouvelle histoire saisit son destin, Salwa insiste sur le fait qu'il ne faut rien attendre, que les choses arrivent toujours quand elles doivent arriver. [...]
[...] Cacher à l'époux l'amour des amants, je l'ai appris de toutes les femmes. » (Page 21) La femme aurait l'esprit polygame, la femme aurait une multiplicité naturelle (Alberto Moravia). • Le miel : Substance que le vagin sécrète pendant l'amour. • L'amour : elle pense que l'amour n'est que charnel. « L'amour appartient à un au-delà qui me dépasse, et je me refuse à lui courir après. Le désir, le mien ou celui de l'autre, je le connais, je le touche, je le vois, je le sens, je vis ses effets et ses métamorphoses. Lui seul me prend par la main pour me conduire vers mes espaces inexplorés. [...]
[...] Après le mariage leur succèdent les lèvres de l'époux. Toutes vierges, d'une manière ou d'une autre. » (Page 117) Porte X : De l'éducation et de l'enseignement Elle montre dans ce chapitre que les livres anciens se chargeaient de conseiller les jeunes filles dans leurs sexualités, sans détour, chose qui ne se constate pas avec la réalité dans le monde arabe car la jeune fille n'est jamais préparée comme il se doit à la sexualité. Salwa elle-même souligne ce décalage entre les générations en ce sens que lorsque sa mère s'est enfin décidée à lui parler des rapports hommes-femmes à travers l'étape du baiser, elle avait déjà conscience de la sexualité grâce à ses lectures clandestines. [...]
[...] Vient le sujet du viagra. Une petite hésitation se ressent au bout de sa plume : suis-je réellement en train de dévoiler une des hontes arabes, ce qui devait rester confidentiel à tout jamais ? Certains se dédouanent d'en prendre, d'autre en parlent librement. Chose étrange, leur plus belle érection semble ne pas être destinée à leur femme respective, l'héroïne confie ne jamais avoir rencontré les femmes de ses amis, à Paris ou dans leur pays d'origine. Comme si cet élan de virilité boosté par la petite pilule bleue était un moment spécial qui devait être partagé avec une femme qui puisse réellement apprécier le moment.[5] « Mes amis, du moins, ne prétendent pas être vertueux, ni abstinents ou décents. [...]
[...] Mais comment se livrer ensuite à un homme choisi pour nous ? Hania elle, fait part de son expérience avec son mari qui l'empêchait de partir en voyage professionnel et avec qui elle a réglé la question en sa faveur grâce à une nuit d'amour. Le sexe agi peut agir sur beaucoup de choses. Salwa souligne le courage qu'ont ses femmes de se confier sur leur vie intime. Courage qu'elle n'avait pas avant ce livre. Porte VI : De la masseuse et de son mari adultère Salwa en Tunisie profite d'un massage pour échanger avec celle qui s'occupe de son corps. [...]
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