En 1829, Chateaubriand réorganise ses mémoires en quatre volumes qui ne seront publiés qu'après sa mort (en 1848), d'où le titre. Il s'agit donc des mémoires de quelqu'un qui est déjà mort, avec une préface testamentaire dans laquelle il explique comment sont organisés ses Mémoires et pourquoi ils sont destinés à un lecteur à venir. Les Mémoires d'outre-tombe seront publiés en 1849. Il s'agit d'une œuvre qui est écrite et composée durant quarante ans, alors que les Mémoires de ma vie avait été rédigés en 1 an ou 2. Les Mémoires d'outre-tombe ont donc été sans cesse réorganisés, recomposés, réécrits, jusqu'à sa mort.
Chateaubriand inaugure le désir d'évasion et de retour sur soi et ouvre alors la porte à une pause d'introspection, de réflexions sur l'individu et ses chimères.
En effet, l'individu est au cœur de la création littéraire et l'auteur fait preuve d'une grande capacité à développer l'imagination, à faire voyager ses lecteurs dans l'espace par la description. Si son œuvre n'est pas un journal de bord, il use des références habituelles présentes dans la littérature de voyage. Contre le « vague des passions » qui est l'incapacité de la jeunesse à poser son attention, sa volonté, ses forces sur un objet ou un sujet particulier, Chateaubriand, en guise de solution, propose à travers ses œuvres un hymne au christianisme, capable de faire coexister les passions humaines et la nature dans un ensemble harmonieux.
[...] En effet, ce lieu de formation c'est dans les bois de Combourg que je suis devenu ce que je suis s'est gravé dans la mémoire de l'auteur : notre enfance laisse quelque chose d'elle-même aux lieux embellis par elle, comme une fleur communique son parfum aux objets qu'elle a touchés 248) ENFANCE SOLITAIRE : Chateaubriand se présente comme n'étant pas en adéquation avec la société qu'il fréquente au collège de Dol, il semble exclu par rapport aux autres enfants, toujours en décalage avec les hommes et la société (topos du poète romantique du XIX°). Il se décrit toujours comme un être sauvage livré à lui-même. Quand il parle de son enfance à Saint-Malo, il se montre oisif, et toujours fourré avec des vauriens. [...]
[...] Les Mémoires d'outre-tombe ont donc été sans cesse réorganisés, recomposés, réécrits, jusqu'à sa mort. Chateaubriand inaugure le désir d'évasion et de retour sur soi et ouvre alors la porte à une pause d'introspection, de réflexions sur l'individu et ses chimères. En effet, l'individu est au cœur de la création littéraire et l'auteur fait preuve d'une grande capacité à développer l'imagination, à faire voyager ses lecteurs dans l'espace par la description. Si son œuvre n'est pas un journal de bord, il use des références habituelles présentes dans la littérature de voyage. [...]
[...] Il laisse toutefois entrevoir une liberté intérieure évidente. Il est donc un ermite, un enfant solitaire de Combourg, un voyageur déclassé dans la société. Il donne une description de l'enfant qu'il a été comme celle d'un jeune homme abandonné à lui-même en définitive, j'étais abandonné aux mains des gens mais qui compense toujours par le songe et l'imagination. Les jeux et la rêverie enrichissent la solitude et permettent de construire un monde intérieur, personnel : C'est sur la grève de la pleine mer, entre le château et le Fort Royal, que se rassemblent les enfants ; c'est là que j'ai été élevé, compagnon des flots et des vents. [...]
[...] Présentation de Mémoires d'outre tombe, de Chateaubriand Biobibliographie Né en 1768, à la fin de l'époque des Lumières, Chateaubriand a été un fervent lecteur de Rousseau dont on trouve quelques traces dans son écriture. Vers 20 ans il connaît le choc révolutionnaire de 1789. En 1801, il écrit ses premières œuvres : Le Génie du Christianisme ainsi que deux nouvelles : Atala et René. De 1809 à 1811, il commence à écrire ses Mémoires, la France est alors sous le régime de Napoléon qui s'avère être une dictature et non une monarchie comme l'espérait Chateaubriand. [...]
[...] Les trois livres concernent principalement l'enfance de Chateaubriand, et les lieux de l'écriture ramènent toujours plus ou moins l'auteur à Combourg. Je retourne au silence des années qui dorment dans la tombe, à la paix de mes plus jeunes souvenirs 243) Les Mémoires d'outre-tombe sont très subtilement construits (cf. métaphore du monument), et la tension entre les lieux de stabilité (Combourg) et les lieux de départ est permanente. Combourg représente un lieu de formation, mais aussi un lieu qu'il faut quitter pour réaliser son talent littéraire ; les Mémoires d'outre-tombe vont être écrits selon cette double aspiration : asile/exil. [...]
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