La création en 1664 de la Surintendance générale des bâtiments du roi constitua l'acte inaugural de la genèse administrative de la culture en France. Pourtant l'histoire de la politique culturelle est souvent personnalisée par deux ministres : André Malraux et Jack Lang. C'est surtout au cours du XXe siècle que l'intervention de l'Etat dans le domaine culturel fut croissante. La République hérita d'un dispositif fortement marqué par les héritages monarchiques. Après 1880, l'Etat construit un service public républicain dans le cadre des Beaux-Arts. Il fallut attendre le Front Populaire pour que l'Etat infléchisse sensiblement la manière de concevoir les modalités de son intervention. Le régime de Vichy contribua ensuite à renforcer le rôle culturel de l'Etat dans une perspective qui s'inscrit dans le projet de Révolution nationale. Les lendemains de la Libération renouèrent avec une problématique démocratique sans pour autant asseoir véritablement une politique culturelle. La rupture avec les Beaux-Arts se traduisit par la mise en avant de nouvelles formules de médiation culturelle. Les événements de Mai 68 assombrirent le bilan de cette décennie Malraux. La question de la politique culturelle devint un enjeu sur la scène politique nationale et locale. Cette situation expliqua pour une part le sentiment d'embellie qui caractérisa les années quatre-vingt. Le soutien constant de François Mitterrand et le volontarisme politique qu'incarna Jack Lang permettant ainsi à la politique culturelle d'accroitre sa visibilité non sans susciter de vives polémiques, qui remirent en cause la légitimité de l'intervention de l'Etat.
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L'intervention de l'Etat moderne dans les domaines artistique et culturel se déploie sous une triple forme. Le mécénat royal se distingue de celui des grands princes et devient public sous le règne de Louis XIV. La censure, longtemps aux mains de l'Eglise, connait un processus de laïcisation qui prend ses racines dès le début du XVIe siècle. L'Ancien Régime lègue deux héritages qui vont connaitre une belle postérité : la logique mécènale et la centralisation culturelle. La période révolutionnaire donne naissance à trois institutions culturelles : les Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale, et le Muséum central des Arts. Ce dernier matérialise la nationalisation du patrimoine autour d'une triple fonction : la conservation du patrimoine hérité, l'éducation du citoyen et la formulation libre et indépendante des artistes (...)
[...] La politique de la ville de Paris se singularise très nettement. Chapitre 2 Les grands travaux. La spécificité de la décennie Mitterrand est bien là : la volonté présidentielle de ne pas sacrifier la politique culturelle e période de crise économique aggravée. Les Grands Travaux constituent des opérations exceptionnelles d'envergure nationale et internationale par leur qualité architecturale, les novations technologiques dont ils sont porteurs ainsi que l'importance du projet culturel que chacun d'eux implique. Les grands travaux ont par-delà les polémiques permis une mise à niveau des équipements culturels parisiens. [...]
[...] Sans doute pas. Ce que Pierre Bourdieu nomma par les termes de logiques de distinction perdurent, même si elles changent de formes. Les principales inégalités sont géographiques : il faut habiter Paris, ou une agglomération de habitants pour avoir accès à la culture. Chapitre III- L'émoi patrimonial. De 1969 à 1981, la dénomination de la structure ministérielle a changé à plusieurs reprises. L'appellation fondatrice de ministère des Affaires culturelles se mue en ministère des Affaires culturelles et de l'environnement en 1974. [...]
[...] Toutefois, l'offre de cette option demeure aléatoire, inégale et surtout ne concerne qu'un nombre réduit de jeunes, le plus souvent volontaires. Chapitre IV Une politique contestée. Les années 1990 quant à elles traduisent un véritable malaise de la culture comme en témoigne l'ouvrage de Marc Fumaroli, L'Etat culturel. Dans lequel l'auteur dénonce la politique culturelle de la décennie, qui fait de l'Etat un pourvoyeur universel de loisirs de masse et de produits de consommation Cette confusion qui s'incarne dans le tout culturel provient bien de l'identification de la culture au tourisme. [...]
[...] Un an plus tard, Malraux et le Général de Gaulle partent à la retraite. Le bilan de cette fin de décennie marque une triple rupture, celles de l'Education Nationale, des Beaux-Arts, et de l'éducation populaire. TROISIEME PARTIE L'ETAT LIBERAL (1969-1981) Chapitre 1 La marque présidentielle. Sous Georges Pompidou, l'art n'est pas une catégorie administrative, il est le cadre de vie ou devrait l'être. Il refuse l'idée d'un art officiel. Quant à Valéry Giscard d'Estaing, il sembla se désintéresser pour une large part de la politique culturelle, puisque cette question fut pratiquement absente du manifeste du giscardisme. [...]
[...] Les grandes enquêtes sur les pratiques culturelles des Français en sont directement issues. Le SER a joué un rôle essentiel dans la formalisation et la pérennité de recherches sur la culture en France. Chapitre 2 Le Royaume farfelu La rupture avec les Beaux-Arts nécessite de construire une véritable administration. L'organisation de l'administration centrale est complétée par la mise en place de comités régionaux des Affaires culturelles 1963, de conseillers régionaux à la création artistique 1965, et des premiers directeurs des Affaires Culturelles en 1968. [...]
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