Présentation de l'auteur : Paul Verlaine (1844-1896) est un poète symboliste même s'il est aussi influencé par le Parnasse. Il fait partie des poètes maudits qui ont eu une vie difficile (alcoolique, malheureux...) il publie d'ailleurs un ouvrage qui porte ce nom. Son premier recueil de poésie est Les poèmes saturniens (1866) (= Saturne est une planète plutôt maléfique, négative, Verlaine pense que l'influence de cette planète sur son thème astral explique sa vie difficile, sa mélancolie permanente). Il va être touché par la mort de son père et de sa cousine dont il était amoureux. Il va se marier avec Mathilde de Mauté, mais sa vie reste marquée par sa rencontre avec Rimbaud avec qui il a une aventure poétique et amoureuse. Cette aventure se termine très mal, Verlaine va tirer sur Rimbaud et le blesse. A la suite de ce dérapage, il fait deux ans de prison et ses années de prison vont le changer, il revient dans sa famille et sa poésie devient moins intéressante, moins novatrice. Il finit sa vie dans la déchéance. Autre recueil célèbre, Romance sans parole (1874).
Verlaine va travailler la musicalité de ces poèmes avant tout et il va privilégier les vers impairs, il écrit d'ailleurs « De la musique avant toute chose / et pour cela je préfère l'impair ». Il crée une poésie en apparence simple mais en réalité plus complexe (« Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone... »)
Présentation de l'oeuvre : Les poèmes saturniens (1866) est le premier recueil poétique de Verlaine, il se décompose en une division en plusieurs section (il rejoint en cela Baudelaire et ses Fleurs du mal) et comporte un prologue et un épilogue.
Présentation du poème : « Mon rêve familier » est le sixième poème de la première partie du recueil, nommée Melancholia. C'est un sonnet classique en alexandrin, de style français.
[...] L'évolution des pronoms montrent comment la relation évolue entre le couple : Au début on a une relation de miroir : « et que j'aime et qui m'aime » (=parallélisme, « je» et « tu » sont dans le même vers, réciprocité de l'amour de chacun) A la fin : dans le dernier tercet « je » a disparut, au fur et à mesure du poème les pronoms s'éloignent, comme si le locuteur se rendait compte que la femme n'existait pas vraiment C'est une femme désincarnée, une figure de femme idéale, parfaite et qui donc n'est que rêve, imagination, elle n'existait pas. Elle n'est décrite que par son aspect spirituel, il ne donne aucun détail physique (cf. « Est-elle brune blonde ou rousse ? je l'ignore » « Son nom ? je me souviens » il n'existe plus, je me rappelle)) Thème de la proximité, de la compréhension absolue. [...]
[...] Image de la mère, elle pleure, image consolatrice, d'une femme maternelle. Le côté mystérieux, c'est une femme indescriptible (« inconnue » « ni tout à fait la même / ni tout à fait une autre » « est-elle brune, blonde ou rousse ? je l'ignore ») Elle est décrite par des négations, elle n'a pas de matérialité, elle a une voix qui ne parle pas, des yeux qui sont comme ceux des statues Petit à petit il se crée une image de femme immatérielle, un ange où un fantôme. [...]
[...] A la suite de ce dérapage, il fait deux ans de prison et ses années de prison vont le changer, il revient dans sa famille et sa poésie devient moins intéressante, moins novatrice. Il finit sa vie dans la déchéance. Autre recueil célèbre, Romance sans parole (1874). Verlaine va travailler la musicalité de ces poèmes avant tout et il va privilégier les vers impairs, il écrit d'ailleurs « De la musique avant toute chose / et pour cela je préfère l'impair ». [...]
[...] Diérèse en l'inflexi-ion, qui insiste sur l'idée de plainte, registre plus élégiaque que lyrique. Attirance vers la mort, le monde onirique est peut être mieux que le monde réelle. Conclusion Poème qui montre bien le travail des poètes symbolistes, les sons, la musicalité est plus importante que le sens du poème lui-même, les sensations prennent le pas sur la signification. (cf. Beams un poème de Verlaine qui est très beau mais on ne sait pas très bien ce que l'auteur décrit, les sensations transmises sont plus importantes. [...]
[...] Thème lancinant du poème, hypnotique. Utilisation de figure de répétition : Des parallélismes : « et que j'aime, et qui m'aime » « ni tout à fait la même / ni tout à fait une autre » « et me comprend. Car elle me comprend » Anaphore de « pour elle seule » Périphrases : « les voix chères qui se sont tues » = « ceux des aimés que la vie exila » Pourquoi cette répétition ? Poème qui traduit une obsession, un côté obsessionnel et maladif Le poète bégaye, il essaie d'exprimer quelque chose d'insaisissable, il exprime la même chose avec les formes, il se répète, se reprend en permanence La différence, les oppositions Antithèses : familier étrange ; familier inconnue ; inconnue et que j'aime ; la même une autre ; doux sonore ; Paradoxe : il entend « des voix qui se sont tues » Opposition : « et » « ni » ; « moiteur » « rafraichir » ; « brune » « blonde » « rousse » → Traduit l'ambigüité, la mouvance du rêve, on reste dans une image floue La versification On a un sonnet, une forme brève, pour un rêve qui est quelque chose de bref, la forme est bien adaptée au sujet. [...]
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