La Plus Précieuse des marchandises, Jean-Claude Grumberg, déportation juive, Seconde Guerre mondiale, pièce de théâtre, fiction, conte, Zacharie Grumberg, Petit Poucet, Shoah, mémoire, antisémitisme, dénonciation, évolution positive, espoir
Jean-Claude Grumberg a publié sa première pièce de théâtre en 1968, et en a écrit plus d'une quarantaine depuis. Il est aussi connu pour avoir travaillé comme scénariste de cinéma et pour la télévision, et aussi, depuis le début des années 2000, comme auteur de littérature de jeunesse.
La Plus Précieuse des marchandises (2019) est l'un des rares récits fictionnels de l'auteur. Il est présenté, en sous-titre, comme "un conte".
[...] Aussi impatient que méfiant, il se met à arpenter son domaine, armé de son fusil. Un jour, deux soldats soviétiques pénètrent dans la forêt et, le voyant armé, le tuent. Le lendemain, pauvre bûcheronne découvre le cadavre de l'homme à la tête cassée et, en pleurs, recouvre sa dépouille et le remercie pour son aide. Elle récupère ensuite quelques fromages de chèvre et, sa petite marchandise au bras, se met à marcher vers l'est Dans le camp de regroupement, alors que les déportés fraîchement libérés réfléchissent à leur avenir, le père, « notre héros » (p.84), décide de prendre la route. [...]
[...] Il est formel : tout est faux (il énumère ce qu'il entend par là), sauf l'épisode de la petite fille jetée du train par amour. « Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vie vraie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. » (p.90) Bien sûr, en tant que lecteurs nous sommes censés comprendre que c'est un mensonge, une fiction. Ce conte est évidemment inspiré d'une part sombre de l'Histoire, la vraie. [...]
[...] Dans La Plus Précieuse des marchandises, on peut relever trois « leçons » principales du récit. LE DEVOIR DE MÉMOIRE : Il s'agit pour Jean-Claude Grumberg de s'assurer que la Shoah, en tant qu'épisode tragique de l'Histoire, ne sera pas oubliée. Il incombe aux survivants de cette époque ainsi qu'aux générations à venir de rendre hommage aux victimes de la guerre et de tout faire pour qu'une telle tragédie ne se reproduise pas : « plus jamais ça, plus jamais » (p.85). [...]
[...] Sur le chemin du retour, pauvre bûcheron est ivre de joie Au camp, le père des ex-jumeaux continue inlassablement son labeur de faux-coiffeur. En lui-même s'opposent deux envies contraires : celle de mourir, et celle de vivre dans l'espoir de retrouver sa petite Rose Des mois plus tard, la petite marchandise fait ses premiers pas, pour le plus grand bonheur de ses parents adoptifs. Un jour, plus tard encore, la fillette appelle pauvre bûcheron « Papouch » (p.65) et pauvre bûcheronne « Mamouch » (p.65), ce qui signifie « papa » et « maman ». [...]
[...] Elle voit une main lâcher une charge, qui tombe le long de la voie ferrée. Pauvre bûcheronne s'effondre à genoux et ramasse la marchandise : « Ce paquet est pour elle. Pour elle seule. Il lui est destiné. » (p.28) Elle en défait l'emballage et découvre le cadeau que le train lui a fait : « Alors apparaît, ô merveille, l'objet, l'objet qu'elle appelait depuis tant de jours de ses vœux, l'objet de ses rêves. » (p.28) Immédiatement, l'enfant se met à crier, tenaillé par la faim. [...]
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