Pas pleurer, Lydie Salvayre, fiche de lecture, point culminant, roman, auteur, oeuvre, guerre d'espagne, personnage, Montse, réflexions de l'écrivain, Espagne, analyse
« Pas pleurer » est un roman de Lydie Salvayre publié en 2014, qui a obtenu le prix Goncourt cette même année. Ce roman traite de la Guerre d'Espagne entre 1936 et 1937. Lydie Salvayre est une fille de migrants espagnols. Elle se consacrera à l'écriture après avoir été pédopsychiatre. Dans cette oeuvre, elle donne dans une grande originalité deux visions simultanées et paradoxales d'une guerre qui contraignit ses parents à l'exil : celle, enchantée, de sa mère alors âgée de 15 ans, et celle, horrifiée, de l'écrivain catholique Georges Bernanos. « Pas pleurer » est l'histoire de Montse, la mère de Lydie Salvayre, retranscrite par celle-ci d'après les souvenirs contés par sa mère alors qu'elle est âgée de quatre-vingt-dix ans. Le texte entrelace donc la narration et les réflexions de l'écrivain ainsi que les propos de sa mère sans distinction claire entre les différents narrateurs. L'auteur intègre dans son roman la langue utilisée par sa mère, mélange de français, d'espagnol et d'hispanismes qu'elle appelle le « fragnol » : c'est une langue colorée, imagée, malmenée qui entremêle tous registres, donne un aspect plus véridique au roman et porte hommage à Montse.
[...] Ce passage peut être découpé en trois parties : la première raconte la nuit d'amour de Montse et d'André (deux premiers paragraphes, jusqu'à « pour le conduire au front »), la deuxième partie explique les conséquences morales immédiates et à long terme de cette nuit (de « Montse rejoignit l'appartement » à « pendant les soixante-quinze années qui allaient suivre »), et la troisième partie, en explicitant les conséquences physiques de cette nuit, dénote un brusque retour au réel après les heures merveilleuses précédentes. Analyse - Un point culminant de l'été 1936 La nuit d'amour de Montse et d'André constitue pour la jeune fille le point culminant de son été enchanté. [...]
[...] et se faisaient l'amour [ . ] »), l'absence de sujet avant « se regardèrent » et « restèrent » au début du deuxième paragraphe, et le champ lexical de l'urgence employé à la fin du deuxième paragraphe (« si vite », « en retard », « à la hâte », « en courant ») donnent tous au lecteur une impression de hâte, d'accélération, comme si le lecteur devait retenir son souffle pour lire ce passage, et il ressent ainsi l'importance du moment décrit. [...]
[...] Pas pleurer - Lydie Salvayre (2014) - Un point culminant de l'été 1936 Introduction - L'œuvre et l'auteur - Caractéristiques de l'œuvre « Pas pleurer » est un roman de Lydie Salvayre publié en 2014, qui a obtenu le prix Goncourt cette même année. Ce roman traite de la Guerre d'Espagne entre 1936 et 1937. Lydie Salvayre est une fille de migrants espagnols. Elle se consacrera à l'écriture après avoir été pédopsychiatre. Dans cette œuvre, elle donne dans une grande originalité deux visions simultanées et paradoxales d'une guerre qui contraignit ses parents à l'exil : celle, enchantée, de sa mère alors âgée de 15 ans, et celle, horrifiée, de l'écrivain catholique Georges Bernanos. [...]
[...] Conclusion Dans ce passage de deux pages de son livre « Pas pleurer », Lydie Salvayre utilise donc ave efficacité son style littéraire particulier (mélangeant sans les distinguer clairement son point de vue et celui de sa mère, utilisant les hispanismes de celles-ci ainsi qu'un style oral, s'affranchissant des contraintes graphiques des mises en dialogue) pour faire ressentir au lecteur les émotions de sa mère, sa montée exaltante vers des sentiments inoubliables qui font culminer l'exaltation de l'été 1936, avant un brusque retour au réel qui présage des changements à venir dans la situation de Montse. Après la révélation que fut pour elle la phrase « elle est bien modeste » à l'aube de cet été 1936, ce passage est donc bien le deuxième tournant essentiel de la vie de Montse. [...]
[...] La distance que prend la narratrice (Lydie Salvayre) par rapport à l'histoire, contrairement à sa mère, nous fait aussi ressentir combien l'émotion dont se souvient et que revit sa mère à travers ses souvenirs est loin de la réalité qui a suivi ; le lecteur est ainsi balancé entre le lyrisme qui évoque les émotions de Montse et les commentaires de sa fille lorsqu'elle retranscrit ce récit ; commentaires factuels (« qui ne donnerait plus jamais de nouvelles . son domicile »), commentaires analytiques (« ou monté, selon l'endroit où l'on situe la chose »), voire commentaires ironiques (« grande culotte en coton parfaitement anaphrodisiaque », « pour les ignorants, cela s'appelle . »). Cette distance vis-à-vis de l'émotion culmine dans le dernier paragraphe du passage, qui nous montre les conséquences physiques de cette nuit d'amour, conséquences qui seront le point de départ de la nouvelle vie de Montse. [...]
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