Mots-clés : philosophie & littérature, fiche de lecture, personnages, lutte des classes
Notre avis :
Cette fiche de lecture intéressante analyse l'œuvre d'Annie Ernaux La place en suivant des pistes par thématiques, plutôt que de se limiter à un travail linéaire. Le monde d'après-guerre, la relation père-fille, la fracture sociale... l'auteur de la fiche de lecture s'applique à creuser des sujets bien définis, enrichis par une partie dédiée aux personnages.
Certains thèmes auraient gagné à être traités avec plus de rigueur, mais on apprécie la diversité des angles traités.
Les trois bonnes raisons de lire cette fiche de lecture :
- Elle est accompagnée d'un paragraphe sur les parallèles bibliographiques, des associations pertinentes pour approfondir le sujet
- Elle retrace avec intelligence les thématiques abordées dans cet ouvrage sur la lutte des classes
- Elle décortique les différentes thématiques en renvoyant aux passages du livre
À qui s'adresse cette fiche de lecture ?
- Aux étudiants en philosophie et/ou littérature
- Aux lecteurs intéressés par les ouvrages d'Annie Ernaux
- Aux personnes qui cherchent des pistes d'études sur La Place
Cette courte autobiographie présente l'ascension sociale d'une famille, les liens d'un père autodidacte et d'une fille qui accomplit enfin le rêve de plusieurs générations en accédant enfin au monde bourgeois. L'œuvre est organisée autour de la vie du père d'Annie Ernaux, jusqu'à sa mort.
La place s'ouvre sur l'épreuve pratique du Capes de l'auteur, dans un lycée de Lyon à la Croix-Rousse. Elle est Professeur de français «titulaire» et se trouve dans le train du retour, vers Annecy, où elle habite; elle prend la décision d'écrire, deux mois avant la mort de son père: elle y prend la décision d'écrire.
[...] On ne pouvait plus le nourrir à rien faire. (p29/30). Ainsi, Annie réalise le bonheur de son père en continuant l'école : Peur que cette faveur étrange du destin, mes bonnes notes, ne cesse d'un seul coup. Chaque composition réussie, plus tard chaque examen, autant de pris, l'espérance que je serais mieux que lui. (p74). L'hypocrisie du langage : Annie Ernaux évoque également l'hypocrisie du langage, provoquée par un désir de politesse de tous les instants (toujours ce sentiment de supériorité des bourgeois) : Toujours parler avec précaution, peur indicible du mot de travers, d'aussi mauvais effet que de lâcher un pet Pour mon père, le patois était quelque chose de vieux et de laid, un signe d'infériorité. [...]
[...] Longtemps le centre est resté en ruine, les belles épiceries d'avant-guerre campaient dans des baraquements jaunes. Personne pour leur faire du tort. L'évolution sociale de la famille se construit ainsi, au rythme des époques : un commerce fructueux après guerre, puis la concurrence implacable des supermarchés naissants. La relation d'un père et d'une fille : L'œuvre autobiographique d'Annie Ernaux se construit autour de la vie de son père, comme un hommage à un homme qu'elle a tant respecté et qui lui a permis d'accéder à la bourgeoisie, en devenant professeur. [...]
[...] Il meurt, malade, en 1967. La mère : Egalement issue d'une famille modeste, elle rencontre son futur mari dans une corderie où elle travaille. On la découvre comme une femme moderne : cheveux coupés, robes courtes et visage maquillé. Elle semble à l'écart dans l'autobiographie de sa fille puisque l'œuvre est centrée autour des relations d'un père et d'une fille. Les grands-parents paternels : Couple d'origine modeste très croyant. L'homme travaille aux champs alors que la femme tisse pour une fabrique de Rouen. [...]
[...] Le contrôleur lui a fait payer le supplément. Autre souvenir de honte: chez le notaire, il a dû écrire le premier et approuvé», il ne savait pas comment orthographier, il a choisi prouver». Gêne, obsession de cette faute, sur la route du retour. L'ombre de l'indignité. (p59) ; Devant les personnes qu'il jugeait importantes, il avait une raideur timide, ne posant jamais aucune question. Bref, se comportant avec intelligence. Celle-ci consistait à percevoir notre infériorité et à la refuser en la cachant du mieux possible. [...]
[...] Dans La place, on découvre une vision relativement récente du problème, puisqu'elle se déroule au siècle. Cette courte autobiographie présente l'ascension sociale d'une famille, les liens d'un père autodidacte tobiographie. Chez Marivaux, dans la double inconstance, le jeu de l'amour et du hasard ou encore l'île des esclaves, l'auteur évoque les évolutions capitales de la société au cours du XVIII° siècle par une fiction, grâce à une pièce de théâtre. Dans Candide, Voltaire ridiculise la hiérarchisation des classes dans un conte philosophique. [...]
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