Annie Ernaux est née d'une famille modeste, du bas de l'échelle sociale, en 1940, à Lillebonne (Seine-Maritime). Du milieu campagnard de son enfance, Annie Ernaux va déménager en ville pour poursuivre ses études et devenir ensuite enseignante. Elle est agrégée professeur de lettres modernes lorsqu'elle publie son premier roman, "Les armoires vides", en 1947. Elle obtient le prix Renaudot pour "La place" en 1984. Un fragment de son journal intime "Se perdre" est publié au début de l'année 2001.
"La place" est un récit autobiographique dans lequel les événements racontés sont réels. Il évoque le changement de mentalité dans les années 1950-1960. Pour être "distingué", il faut appartenir à un milieu social dit supérieur, la bourgeoisie, alors que les personnes du milieu ouvrier sont dites inférieures.
[...] Tous ces jugements sont liés à la culture que chacun reçoit et enseigne. La transmission de l'appartenance à un milieu social se fait de génération en génération. Les personnes les plus aisées sont également les plus instruites et les plus distinguées ; elles tiennent donc une place plus importante dans la société. En parallèle, les personnes les moins instruites car elles n'ont pas pu faire de longues études, peuvent se sentir rejetées à cause de leur infériorité de niveau de culture, et peuvent ressentir un sentiment de honte vis-à-vis des autres. [...]
[...] Il voulait se distinguer par rapport aux ouvriers. Il voulait que sa famille soit fière de lui, ce n'est pas parce qu'il n'avait pas fait de longues études qu'il était incapable de faire quelque chose de bien. Il avait réussi à gravir les échelons de l'échelle sociale, et voulait tenir sa place. Le monde étriqué de petits commerçants constitue le décor principal du récit. Celui-ci par de rapides notations aux antipodes de la fresque sociale, suggère la quête dérisoire de distinction de ces petites gens, paradoxalement combinée, au moins en apparence, avec le simple souci de tenir sa place Le père était obsédé par l'image qu'il représentait dans la société et il voulait être digne de ce qu'il avait réussi à devenir, c'était pour cela qu'il cherchait à tenir sa place. [...]
[...] On pourrait parler de place sentimentale. B. Analyse d'un élément du livre Il ne buvait pas. Il cherchait à tenir sa place. Paraître plus commerçant qu'ouvrier. Le père de l'auteur était, avant d'être petit commerçant, ouvrier, et ces derniers avaient la mauvaise réputation d'être des ivrognes qui buvaient et fumaient. Lorsqu'Annie Ernaux explique que son père ne buvait pas, c'était sans doute parce qu'il ne voulait pas être considéré comme un ouvrier, qui a de mauvaises manières. Il était à présent petit commerçant et voulait être reconnu comme tel. [...]
[...] Du milieu ouvrier au statut de petits commerçants, ses parents ont travaillé durement. Ils ont eu beaucoup de difficultés à s'intégrer dans la société. Toute leur vie ses parents et son père en particulier ont renié leurs origines ouvrières, mais ils ne se sentaient pourtant pas à leur place en tant que petits bourgeois dans le commerce. Le fait qu'Annie Ernaux se soit mariée avec un homme de la ville concrétise sa bourgeoisie et cette situation sociale renforce le gouffre qui la répare socialement de ses parents. II) Partie spécifique A. [...]
[...] Résumé Dans ce roman, Annie Ernaux relate les événements importants qui ont fait partie de sa vie, avant et après la mort de son père. La biographie de celui-ci est ensuite reprise chronologiquement, du jeune garçon trop tôt retiré de l'école en dépit de sa soif d'apprendre, à l'ouvrier sérieux et enfin au petit commerçant fier de son indépendance, mais hanté par la peur continuelle de manger le fonds Durant sa jeunesse, Annie Ernaux a continué ses études contrairement aux jeunes filles de son âge issues de la classe ouvrière. [...]
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