Considéré comme un des ouvrages majeurs de Zweig par les uns, comme une nouvelle hypertrophiée par les autres, « La pitié dangereuse » n'en reste pas moins la seule œuvre de fiction de Stefan Zweig qui pourrait contenir toutes les autres en terme de thématiques abordées. La variété des personnages représentés d'une part, et la somme de petites histoires corollaires contenues dans le roman d'autre part, font de ce roman l'histoire la plus complexe qu'il ait écrite.
[...] Cette pitié dangereuse le dévore et le plonge dans des sentiments les plus contradictoires. Cet amour impossible finira tragiquement, dans l'évocation nostalgique d'une société bientôt condamnée par l'Histoire. Le roman est parsemé de multiples récits dans le récit tous les personnages sont décrits de façon magistrale, chacun a son histoire propre et tragique La psychologie des personnages est des plus aboutie. Aujourd'hui encore, après de nombreuses années, quand je me rappelle de sang-froid cet incident stupide, je suis obligé de me dire que j'étais tout à fait innocent. [...]
[...] La pitié dangereuse est un roman nocturne. Toutes les visites d'Anton chez les Kekesfalva ont lieu en fin d'après-midi et sont prolongées jusqu'au dîner du soir. Les scènes essentielles entre le docteur Condor et Kekesfalva elles aussi sont nocturnes. Seules quelques scènes sur la terrasse ont lieu en plein jour. Pour Zweig, rien n'est possible, aucune confidence, aucun aveu, aucun trouble sous le soleil. La nuit et la pénombre n'existent que pour mieux déceler l'âme humaine. L'avertissement du docteur Condor, repris en exergue du roman, nous prévient assez des enjeux de l'histoire qui va se jouer : tous nos actes marquent le monde d'une trace indélébile : et si le temps cache le plus souvent cette trace à la vue d'autrui, nous ne sommes jamais exonérés de la conséquence de nos actes puisque, Hoffmiller met vingt-cinq ans à le comprendre, aucune faute n'est oubliée tant que la conscience s'en souvient III Sa place dans le contexte historique de l'époque Stefan Zweig écrit Pitié Dangereuse» en 1938, quatre ans avant de se donner la mort. [...]
[...] En février 1942, au lendemain de la chute de Singapour, Stefan Zweig choisit la seule issue, pour lui, à un pessimisme profond. Avec son épouse ils s'empoisonnent ensemble : pour se soustraire à la vie sans brutalité Le monde d'hier (son autobiographie) et Le joueur d'échec seront publiés après sa mort. II Présentation de l'ouvrage Considéré comme un des ouvrages majeurs de Zweig par les uns, comme une nouvelle hypertrophiée par les autres, La pitié dangereuse n'en reste pas moins la seule œuvre de fiction de Stefan Zweig qui pourrait contenir toutes les autres en terme de thématiques abordées. [...]
[...] La pitié dangereuse, Stefan Zweig I Biographie de l'auteur Né à Vienne en 1881 dans une famille de la grande bourgeoisie juive, Stefan Zweig se passionne très jeune pour la poésie, la littérature et le théâtre. Ami de Rilke, de Freud, d'Emile Verhaeren, et de Romain Rolland ; traducteur de Verlaine, Rimbaut et Baudelaire, il est un humaniste sincère et un pacifiste très attaché à la culture européenne. L'atmosphère cosmopolite de la Vienne des Habsbourg développe chez lui le goût des voyages, et toute sa vie il parcourra les pays d'Europe, l'Amérique du Nord, le Mexique, Cuba, les Indes, Ceylan et l'Afrique A ce pacifiste féru d'échanges intellectuels au-delà des nationalités, la première guerre mondiale fait l'effet d'un traumatisme. [...]
[...] Un autodafé des livres de Stefan Sweig a lieu à Berlin. De nombreux écrivains comme Thomas Mann et Hermann Hesse s'exilent alors. Son opposition au régime hitlérien se manifeste aussi en 1934 dans son Erasme : grandeur et décadence d'une idée, qui révèle ses convictions humanistes ? Cette même année, Sweig vient s'installer à Londres pour y poursuivre la préparation de sa biographie de Marie Stuart. Son séjour ne semble avoir aucun motif politique, mais bientôt l'invasion de l'Autricge par les troupes de Hitler et son annexion par l'Allemagne nazie le dissuadent de rentrer dans son pays. [...]
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