Pierre Veltz, Mondialisation, villes et territoires

Résumé du document

Fiche de lecture complète sur l'oeuvre intitulée "Mondialisation, villes et territoires" (Zones, pôles, réseaux : l'économie d'archipel) de Pierre Veltz (Paris, PUF, 1996, pages 53-66). Celle fiche de lecture comporte une présentation de l'auteur, un résumé, ainsi qu'une synthèse des idées principales, avant de présenter une critique de l'oeuvre.

Extraits

[...] Idées principales et articulation : L'ouvrage s'articule autour de trois processus contemporains majeurs, dont l'auteur tente d'explorer les relations : d'abord, la mondialisation ou globalisation de l'économie ; ensuite, la mutation des modes d'organisation des entreprises, de la production et du travail (qui s'éloignent de la production de masse et du taylorisme traditionnels) ; enfin, la concentration territoriale croissante de l'économie en faveur des grandes métropoles mondiales. Retenons qu'avec cette concentration se creuse l'écart entre zones intégrées et périphéries. Ainsi, par exemple, le poids relatif de l'Île-de-France dans le P.I.B. français est en constante augmentation depuis les années 80 et ce processus de concentration, de métropolisation et de remontée des inégalités spatiales n'est pas une exception française mais concerne l'Espace-Monde dans son ensemble. [...]

[...] Politique du territoire à l'heure de la mondialisation Résumé synthétique : Ces dernières années sont marquées par une polarisation sans précédent de l'économie autour des grandes métropoles, c'est-à-dire par une concentration des activités, de la richesse, du savoir et du pouvoir dans un ensemble de mégacités fonctionnant selon une géoéconomie en réseau : c'est la naissance d'une économie d'archipel qui annonce la fin des économies nationales. Les puissants tissages transversaux sont nombreux : firmes multinationales, médias . D'autre part, une profonde modification s'est opérée dans les rapports entre centre et périphéries. [...]

[...] ) accusent un large retard. De même, la thèse selon laquelle les Etats-nations seraient déjà dépassés doit admettre quelques nuances, les économies nationales étant à l'heure actuelle loin d'être fictives (mais une tendance à l'internationalisation se dégage incontestablement). Il m'apparaît plus important de retenir que nos représentations habituelles du territoire sont remises en cause : la carte traditionnelle, celle de la distance physique, n'est aujourd'hui plus qu'une simple représentation parmi de nombreuses autres possibles, et c'est une véritable révolution dans notre conception de l'espace, précisément à cause de la scission entre distances spatiale et temporelle déjà évoquée. [...]

[...] Critique : Au lieu de s'opposer par grands blocs, les centres et les périphéries tendraient aujourd'hui à s'interpénétrer nous dit l'auteur, au point de rendre de moins en moins pertinent le clivage Nord / Sud. Pourtant, on sent bien aujourd'hui encore le poids de cette fracture si l'on compare d'une part les économies des pays de l'hémisphère Nord (Etats-Unis, Canada, pays de l'U.E, Japon, Chine . ) et, d'autre part, celles des pays du Sud qui, à de rares exceptions près (Australie, Afrique du Sud . [...]

[...] L'Asie (et spécialement les deux géants que sont la Chine et l'Inde) est l'un des principaux espaces de concentration des activités et de métropolisation ; et l'on estime qu'en 2015, douze des vingt plus grandes villes au Monde seront asiatiques (les cas de Bombay, Dacca ou encore Shanghaï sont éloquents). A cette focalisation de l'activité en direction des métropoles est lié un accroissement des inégalités sociales et surtout géographiques, à tel point que la notion de continuité du territoire et du monde social est mise à mal par les mutations modernes de la communication (qui engendrent une extrême hétérogénéité des vitesses d'échange des biens, personnes et informations). Il en résulte une scission entre distance spatiale et distance temporelle sans précédent dans l'histoire des sociétés. [...]