On remarque d'emblée la focalisation interne ("Je") et un incipit qui fait penser à la scène d'exposition d'une pièce de théâtre, puisque le narrateur se présente : c'est un rouquin de 14 ans en cette année 1756, nommé Louis-Marie. Son père est pêcheur de homards dans le village de Kerninon. Ce petit village semble mal famé et ses habitants vivent du vol. On apprend que Louis-Marie a perdu sa mère, servante, ou encore les superstitions de son père, qui craint l'esprit des morts, en pleine mer. Son père meurt un jour en mer, laissant Louis-Marie orphelin. Seul, sa voisine Anaïc lui conseille d'aller trouver son oncle Benic, à Brest. Cette ville émerveille le garçon, par sa richesse. Le garçon se perd dans de sordides ruelles mais une femme laide, Margot de la Courtille, le conduit jusqu'à l'auberge du Bon Chien Jaune que tient son oncle (...)
[...] Louis-Marie est finalement libre, le jour de la pendaison de ses amis, à laquelle il assiste depuis le toit du Bon Chien Jaune. La pendaison des trente-sept malfrats, dont son oncle, transforme Louis-Marie. Il décide de se mettre au service de la Chevalière, pour la remercier. Conclusion 129) A l'aide d'ellipses, Louis-Marie explique avoir rejoint le navire de guerre de la Chevalière, l'Amphitrite et, à vingt-quatre ans, être devenu quartier- maître. Trois ans plus tard, la Chevalière meurt dans un combat et lègue à Louis-Marie une partie de sa fortune. [...]
[...] Les autres femmes du récit sont souvent démunies et ont sombré dans l'alcool. Il n'y a pas véritablement de figures paternelles ou maternelles et ce n'est pas vraiment ce que recherche Louis-Marie puisqu'il cherche à échapper à sa condition, à se modeler son propre avenir en s'enrôlant, et non pas à se construire une nouvelle famille. Si l'on doit brosser le portrait de Louis-Marie, seul personnage un tant soit peu profond de ce roman, on retiendra sa grande volubilité mais aussi une forme de lâcheté. [...]
[...] Le soir, Louis-Marie se cache et attend : sept hommes arrivent à la taverne, accompagnés du pirate : tout s'éclaire ! Les morts »sont des matelots engagés à bord du Hollandais- Volant. Louis-Marie est subjugué par cette nouvelle, le Hollandais-Volant étant un vaisseau fantôme qui domine les flots. La tentation est trop grande Ratcliff Highway 55) La nuit, le garçon va repérer le navire Grâce-de-Marie sur lequel doivent embarquer les pirates. Il est bien décidé à faire partie de l'équipage et après être retourné à l'auberge prendre une gibecière pleine de provisions, il retourne à l'embarcation. [...]
[...] Les pirates le prennent pour un des leurs et il monte à bord. Pain Noir le hèle et décrivant sur le ton épique leur confrontation, il frappe le pirate. Virmoutiers, lui-aussi à bord, complimente son courage. Accepté par tous, il jure fidélité sur la Bible. Le lendemain soir, ils débarquent avec leur marchandise à Londres, ville exotique pour le garçon, mais dangereuse. Leur guide, Tom Crow corbeau) les amène à l'auberge de Katie Davis, dans le quartier de Ratcliff Highway. [...]
[...] Le lecteur en apprend ainsi un peu plus sur la navigation, tout en s'imprégnant des superstitions de l'époque, notamment au travers de la légende, véritable, du Hollandais-Volant. Le lecteur a une place de choix, puisqu'il accompagne Louis-Marie, matelot sur cette prétendue embarcation fantôme. Finalement, le lecteur peut facilement s'identifier à Louis-Marie. Peut- être lui aussi a-t-il parfois envie d'aventure et de dépaysement, promesses que Louis-Marie pensait tenir en rejoignant les pirates. Ce n'est pas la vie de voleur qui l'intéressait mais celle aventureuse de ses marins. [...]
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