La fin du XIXe siècle, marquée par le progrès scientifique et industriel, voit naitre de nouveaux courants artistiques et littéraires. Ainsi, Guy de Maupassant, figure de proue du naturalisme, publie en 1888 "Pierre et Jean", son quatrième roman, écrit en un été. Dans cette oeuvre ambiguë, située entre roman et nouvelle, l'auteur critique la nouvelle société industrielle, intéressée par l'argent, le pouvoir, poussée par l'ascension sociale, en mettant en scène une famille de la petite bourgeoisie déchirée par l'arrivée d'un héritage pécunier inattendu à un des deux enfants.
Le roman débute dans une atmosphère paisible, une partie de pêche en famille tout à fait banale. Puis l'environnement s'assombrit avec la nouvelle de l'héritage, pour laisser place à un mal-être croissant tout au long du récit, qui se dissipe avec le départ du fils légitime, Pierre. Comment sont représentés les personnages secondaires ? Comment interviennent-ils dans le roman ?
[...] Puis l'environnement s'assombrit avec la nouvelle de l'héritage, pour laisser place à un mal-être croissant tout au long du récit, qui se dissipe avec le départ du fils légitime, Pierre. Comment sont représentés les personnages secondaires ? Comment interviennent-ils dans le roman ? Nous nous efforcerons de répondre à ces questions en étudiant dans un premier temps le fonctionnement et la mise en scène des personnages secondaires, et dans un second temps leur rôle auprès de la famille Roland, figure centrale du roman. [...]
[...] Beausire vient donc doubler le père Roland tout au long du récit, ainsi que Maréchal, qui reste le second père. On constate également quelques similarités entre mesdames Roland et Rosémilly. D'une part physique, puisque l'auteur les décrit de façon quelque peu similaire lorsqu'il présente madame Roland à l'age de madame Rosémilly : toutes deux sont décrites comme étant minces taille, autrefois très souple et très mince " (pour madame Roland); "mince "fine "souple " (madame Rosémilly)). D'autre part, elles ont toutes les deux un caractère limité et bienveillant. [...]
[...] Commentaire : Dans Pierre et Jean, Maupassant ne présente pas les personnages en détail, ils sont plutôt une esquisse de la réalité, comme si leur personnalité, leurs traits de caractère importaient peu. En effet, ces personnages sont plutôt fonctionnels, ils occupent un rôle auprès de la famille Roland. Ils doivent ici reprendre en écho la situation familiale des protagonistes. On observe ici plusieurs parallélismes : tout d'abord, entre le Père Roland et le Capitaine Beausire. Tous deux ont de l'embonpoint ("Roland [ . [...]
[...] Madame Rosémilly reprend donc madame Roland en écho tout au long du récit, par des mises en parallèle passées ou présentes. Dans ce récit, Marowsko vient doubler Pierre. Ils ont un milieu professionnel commun, puisque Pierre est médecin et Marowsko pharmacien. Marowsko est présenté comme étant un immigré polonais, ce qui montre du doigt le destin de Pierre qui émigre à la fin du roman. Le matelot Papagris reste peu présent tout au long du récit. Il est présent en doublant Jean, puis en remplaçant Pierre en ramant dans la barque pour voir partir le fils légitime à bord du paquebot. [...]
[...] Il le venge en quelque sorte en semant le trouble dans la famille. Marowsko et la serveuse du bar lancent Pierre sur la piste du faux frère par des remarques innocentes, mais justes. Celles-ci ont accéléré le processus de prise de conscience de Pierre, aiguillé sa réflexion, et renforcé le trouble familial, la faisant même éclater. Conclusion : Dans ce roman, les personnages secondaires occupent des rôles à jouer auprès de la famille Roland; ils reprennent en écho l'identité des protagonistes, ainsi que leur situation sociale et familiale. [...]
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